Jardin, mon beau jardin, qui est le plus vert ?
L’agglomération de Châlons-en-Champagne a organisé un concours du meilleur jardin biodiversité. Et la Salamandre faisait partie du jury !
L’agglomération de Châlons-en-Champagne a organisé un concours du meilleur jardin biodiversité. Et la Salamandre faisait partie du jury !
« L’idée est née en 2022, pendant mon stage en alternance portant sur l’Atlas de la biodiversité communale », se souvient Victoria Chanzy, aujourd’hui chargée de mission à Châlons Agglo. Alors qu’elle travaillait sur l’état des connaissances naturalistes sur le territoire des 46 communes, l’étudiante s’est intéressée à l’enjeu grandissant de la nature en ville, ainsi qu’aux programmes de sciences participatives tels que Oiseaux des jardins ou Sauvages de ma rue. « Je me suis dit que les habitants devaient être acteurs de la biodiversité. » Pour aller à leur rencontre, Victoria Chanzy et ses collègues imaginent alors un concours du meilleur jardin biodiversité.
Jardins accueillants
En 2024, le projet devient une réalité et l’appel est lancé. « Nous avons reçu 48 réponses, ce qui était une bonne surprise pour une première édition ! », reconnaît la coordinatrice de l’opération. Les prétendants sont répartis sur le territoire de la communauté d’agglomération, aussi bien en ville que dans les communes périphériques, avec des contextes paysagers ou socio-économiques variés. La première sélection s’est faite sur la base du questionnaire rendu lors des candidatures. L’usage de pesticides et des tontes trop fréquentes sont alors des éléments jugés rédhibitoires. À ce stade, 14 jardins sont retenus.
Vient alors le temps des visites de terrain, organisées les 20 et 21 juin. Le jury était composé de cinq personnes. Autour d’une grille de critères avec de nombreuses cases à cocher, les inspecteurs d’un jour sont alors appelés à scruter les recoins des pelouses et des potagers en écoutant attentivement les candidats, tantôt fiers, tantôt intimidés de faire visiter leur jardin secret. « L’accueil des habitants a été très chaleureux. J’ai été frappée par leur envie de bien faire et leur humilité », souligne la cheffe d’orchestre du concours.
Il faut dire qu’entre le petit carré de pelouse encerclé de thuyas et le grand terrain de plus de 1 ha, les chemins vers plus de nature sont bien différents. Actifs, retraités, néophytes ou experts de longue date, il a fallu départager des profils très divers. « Parmi mes coups de cœur, il y avait ce jeune couple, guère plus âgé que moi et auquel je me suis identifiée. À peine arrivés dans leur lotissement, ils ont tout de suite sensibilisé leurs voisins en ne tondant pas systématiquement la haie donnant sur la rue ou en épargnant les orchidées sauvages – des ophrys abeilles – qui poussaient dans leur gazon », confie Victoria Chanzy. Elle ajoute que les trentenaires n’ont pas résisté à présenter au jury les images de fouine et hérisson captées par le piège photo posé juste devant leur baie vitrée.
La vie, grande gagnante
Certains jardins visités cochent toutes les cases ou presque. On y trouve une mare, un potager magnifique, des pierres sèches, des nichoirs, des herbes folles à foison, une connaissance naturaliste précise et une philosophie de vie en harmonie… le tout en plein quartier urbain. « Le regard des voisins en contexte citadin est un véritable obstacle à franchir », reconnaît la chargée de mission. En définitive, trois catégories sont retenues pour encourager l’ensemble des 14 candidats dans leur démarche : grands gagnants (3 lauréats), en chemin (10) et espoir (1). Cette dernière catégorie récompense une crèche, dont les efforts pour le vivant doivent composer avec la sécurité des enfants et la réglementation.
Les prix décernés lors de la foire de Châlons, le 7 septembre dernier, susciteront peut-être des vocations de jardiniers nature. « Pour ma part, je suis motivée pour qu’il y ait une édition 2025 qui puisse profiter de la dynamique lancée cette année », espère Victoria Chanzy. Et quand on lui demande si elle va elle-même concourir ? « Je n’ai pas de jardin, juste un balcon ! » Sa réponse pointe une réalité : tout le monde n’a pas la chance d’habiter un carré de verdure. Alors, à quand la catégorie balcon ?
Le saviez-vous ?
ABC Dé…finition
Un Atlas de la biodiversité communale (ABC) permet à une commune, ou une intercommunalité, de connaître, préserver et valoriser son patrimoine naturel. Chaque année, l’Office français de la biodiversité soutient de nombreux projets.
L’ABC implique l’ensemble des acteurs d’une commune (élus, citoyens, associations, entreprises, etc.) en faveur de la préservation du patrimoine naturel. Cet inventaire permet de cartographier les enjeux de biodiversité à l’échelle du territoire et d’établir un plan d’actions pluriannuel pour préserver la biodiversité.
En cas de plan d’urbanisme, de contournement routier ou de projet touristique par exemple, une collectivité munie d’un tel atlas est mieux à même de tenir compte de la nature dans ses aménagements. Inventaires, cartographies, rapports et plans d’actions doivent être rendus publics.
Les ABC en chiffres (octobre 2023) :
• 491 projets
• 3 578 communes
• 14 partenaires administratifs, associatifs, etc.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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