© Fabrice Cahez

Cet article fait partie du dossier

L’invincible étourneau

Les 10 atouts de l’étourneau

Sturnus vulgaris, l'étourneau sansonnet, est devenu au fil du XXe siècle l'un des oiseaux les plus abondants sur Terre. Quels talents inédits expliquent ce succès inégalé ?

Sturnus vulgaris, l'étourneau sansonnet, est devenu au fil du XXe siècle l'un des oiseaux les plus abondants sur Terre. Quels talents inédits expliquent ce succès inégalé ?

600 millions ! Notre planète Terre porterait au printemps plus de 600 millions d'étourneaux, et ce chiffre impressionnant peut être aisément multiplié par deux en automne, quand l'effectif est grossi par les jeunes de l'année. La success-story de Sturnus vulgaris est d'abord européenne. Tout au long du XXe siècle, l'oiseau a étendu son aire de répartition sur le Vieux Continent, atteignant l'Islande en 1941, le Spitzberg en 1950, colonisant en même temps sur le front sud la Catalogne ou le nord de l'Italie. Traditionnellement lié au paysage agricole, l'oiseau s'est rapproché toujours plus de l'homme jusqu'à installer ses nids et ses dortoirs au cœur des plus grandes villes.

Destinée planétaire

En 1890, une centaine d'individus sont lâchés à Central Park. Quelques décennies suffisent à l'étourneau pour conquérir toute l'Amérique du Nord, atteignant la côte Pacifique en 1948. En Australie et en Nouvelle-Zélande, il est également introduit « afin qu'il puisse apporter dans nos collines et dans nos bois assez peu mélodieux de la musique et de l'harmonie des campagnes anglaises » . Très vite, l'oiseau s'y multiplie au détriment des espèces locales, participant avec le rat, le chat et quelques autres espèces introduites à une véritable catastrophe écologique... Egalement débarqué en Afrique du Sud ou en Polynésie, il s'adapte en un clin d'œil à ses nouveaux habitats.

Partout, l'étourneau nous suit et les gigantesques nuages qu'il dessine dans le ciel frappent les esprits. Faut-il se réjouir de cette extraordinaire success-story ? L'étourneau détruit les semis de blé, il s'attaque en masse aux fruits de toutes sortes avec un goût immodéré pour le raisin. Dans les oliveraies du bassin méditerranéen, il fait de telles razzias qu'on le pourchasse à l'explosif ou au gaz toxique. Les rejets de ses dortoirs urbains souillent arbres et monuments. Ses excréments rendent les chaussées glissantes et peuvent provoquer des accidents de la circulation. Dans les aéroports enfin, les étourneaux provoquent périodiquement des incidents, malgré le déploiement d'une large panoplie de mesures d'effarouchement.

Star ou peste ?

Ennemi public numéro un en automne, l'étourneau serait pourtant un allié des agriculteurs au printemps. Majoritairement insectivore, le passereau vorace détruit de nombreux ennemis des cultures. D'ailleurs, au XIXe siècle, son introduction outre-mer apparaissait comme un progrès. Aujourd'hui encore, en Russie, on compterait plus de 22 millions de nichoirs installés pour favoriser une espèce considérée comme un précieux auxiliaire. Mais il est vrai que dans ce pays les étourneaux désertent vers l'ouest ou le sud à la saison des fruits...

Alors, utile ou nuisible ? Star ou peste ? Plutôt que de lui intenter un long procès, considérons les extraordinaires facultés qui font de cet oiseau un véritable roi de l'adaptation. Démonstration en dix points.

© Laurent Willenegger

1 Archifuté

Les oiseaux chanteurs sont réputés pour leurs propriétés cognitives proches de celles des singes. Parmi eux, l'étourneau est un surdoué. Sa famille, celle des sturnidés, compte 110 espèces, surtout tropicales. Toutes sont hautement sociables, remarquables chanteuses et imitatrices. Si le mainate reproduit la voix humaine à la perfection, son proche cousin, le sansonnet, en est tout autant capable s'il est élevé en captivité.

« L'intelligence de l'étourneau... c'est l'intelligence du moment, son extraordinaire faculté d'adaptation, la plasticité de ses comportements », résume Martine Hausberger, éthologue à l'Université de Rennes. La scientifique lui consacre depuis 30 ans une large partie de ses recherches. Les multiples expériences menées par son équipe ont montré que l'étourneau invente de nouvelles manières de faire, qu'il imite ses semblables, qu'il peut apprendre des manipulations et surtout s'en souvenir pendant des mois. Il garde aussi en mémoire l'aspect ou la structure du chant d'un congénère familier.
D'ailleurs, quand ils ont besoin de capturer quelques sujets d'étude, les scientifiques transpirent. « Capturer un étourneau n'est déjà pas facile. Mais ensuite, ses cris de détresse alertent ses congénères. Ceux-ci viennent voir ce qui s'est passé et, une fois la situation évaluée, ils ne se feront plus prendre », raconte l'éthologue.

© Laurent Willenegger

2 Urbanissime

L'habitat optimal de l'étourneau est le bocage, à la fois riche en vieux arbres à cavités et en pâturages, ses terrains de chasse favoris. Face au déclin de ces paysages agricoles traditionnels, le sansonnet a réagi en s'adaptant et en colonisant de nouveaux milieux toujours plus proches de l'homme.

Dans les parcs urbains et les zones résidentielles, il retrouve à la fois des cavités dans lesquelles nicher et des surfaces engazonnées qui servent de terrain de chasse de substitution. La ville protège en partie l'étourneau des prédateurs. Le climat y est de un à trois degrés plus tempéré qu'à la campagne. Enfin, une abondance de déchets de toutes sortes complète son régime alimentaire.

© Laurent Willenegger

3 Omnivore

Son succès planétaire, l'étourneau le doit aussi à l'étendue de son menu. Insectes, lombrics, gastéropodes, mille-pattes et petits lézards forment la base du régime alimentaire de ce grand généraliste, avec un goût particulier semble-t-il pour les larves de tipules. Il chasse en troupe, écume les prairies, les pâturages et les labours. Il n'hésite pas à retourner des pierres avec le bec à la manière du tournepierre.

A ce plat de résistance carnivore, l'oiseau ajoute au fur et à mesure que la saison avance des graines et des baies : sureau, cornouiller, lierre, merisier à grappes ou sorbier des oiseleurs. Les vignes et les vergers l'attirent irrésistiblement, ce qui pose souvent problème. L'étourneau possède une enzyme spéciale dans son système digestif pour neutraliser l'alcool produit par les fruits mûrs et ne pas conclure ses pillages ivre mort.

A la mauvaise saison, déchets et décharges complètent son ordinaire. En bord de mer, il écume aussi à cette période rivages et prés salés en compagnie des pipits et d'échassiers hivernants.

© Laurent Willenegger

4 Hypersociable

Avec lui, on ne peut parler qu'au pluriel ! Hormis au début du printemps où il va plutôt en couple, l'étourneau est une véritable bête sociable qui recherche constamment le contact avec ses semblables et se mêle volontiers au gré des circonstances à d'autres espèces, corneilles, vanneaux ou grives. Qu'il mange, dorme, se baigne ou voyage, cet oiseau vit en groupe chaque fois qu'il le peut.

Chasse en commando Regardez-les qui chassent dans les labours. La progression régulière de la troupe leur permet de ratisser méthodiquement tout le terrain. Les derniers rattrapent le gros de la bande à la course ou par de petits vols. Cette proximité ne va pas sans manifestations d'agressivité entre individus, mais qu'importe : c'est au milieu de ses semblables que le sansonnet est le mieux protégé contre l'attaque d'un prédateur. D'ailleurs, plus le groupe est nombreux, plus chacun a de temps pour s'alimenter et plus l'ennemi sera détecté tôt. Si celui-ci survient, toute l'équipe s'envole et resserre les rangs en formant une boule volante qui va harceler l'intrus jusqu'à ce qu'il abandonne.

La manifestation la plus spectaculaire de cet instinct grégaire est le dortoir. La journée, les oiseaux écument ville et campagne en petits groupes. En fin d'après-midi, ces patrouilles se rejoignent sur des fils électriques ou au sommet d'arbres ou de bâtiments.
Au bout d'un moment, le groupe ainsi constitué s'envole pour en rejoindre d'autres en un lieu de rassemblement plus important. Et ainsi, d'étape en étape, drainés le long de voies aériennes précisément déterminées par la topographie et le relief, tous les étourneaux d'une région se retrouvent massés sur une hauteur ou dans un espace dégagé.

Nuée d'étourneaux / © Biosphoto / Christian Fosserat

Dodo par millions Ce « prédortoir » est le théâtre d'incroyables figures aériennes à l'arrivée de chaque nouveau régiment. Par moments, des milliers d'oiseaux s'envolent pour un dernier bref repas dans les environs. Ou reviennent enfler le concert collectif. Finalement, un silence soudain annonce l'envol de tous les oiseaux qui rejoignent d'une trajectoire courte et directe le dortoir proprement dit : roselière, taillis ou bouquet de grands arbres. Ils y demeurent à l'abri des prédateurs et des intempéries jusqu'au lever du jour.

Au matin, les oiseaux désertent les lieux en trois ou quatre grandes vagues qui se dissolvent peu à peu aux alentours. Les groupes ou les individus qui se dirigent de manière décidée vers des sources de nourriture connues entraînent très probablement d'autres étourneaux moins expérimentés. Ainsi, hormis son rôle protecteur, le dortoir servirait en quelque sorte de centre de renseignement.
En été, les lieux de rassemblement ne voient converger d'abord que quelques centaines d'oiseaux. Mais, avec le temps, les dortoirs drainent toujours plus d'individus sur des surfaces toujours plus grandes. Ainsi certains regroupements d'automne peuvent réunir des centaines de milliers d'étourneaux sur un rayon de 40 km. Leur babil entremêlé produit un tumulte assourdissant. Et en hiver, là où les migrateurs s'ajoutent à des populations sédentaires comme dans le Midi et l'ouest de la France, certains dortoirs colossaux dépassent le million.

© Laurent Willenegger

5 Maxisynchrone

Le nuage s'étire, se resserre, puis se dilate à nouveau. Et soudain la nuée se déchire et se dédouble au passage d'un rapace... pour se regrouper l'instant d'après. Par quel prodige les étourneaux parviennent-ils à synchroniser leurs vols collectifs pourtant très rapides ?

Fasciné par ce spectacle visible tous les soirs au-dessus des toits de Rome, le physicien théoricien italien Giorgio Parisi lance en 2005 un programme de recherche européen baptisé Starflag. Allusion directe au nom du sansonnet en anglais et en allemand : starling et star.

Trois ans durant, des scientifiques de cinq pays vont étudier ces nuées, tout d'abord en les filmant à haute vitesse avec plusieurs appareils photo synchronisés. Puis les mouvements de chaque individu sont reconstitués en trois dimensions. A quoi va-t-on ensuite associer la structure de ces formations ? Réponse de Hugues Chaté, physicien français au Commissariat à l'énergie atomique : « Dans la vie courante, nous connaissons trois états de la matière : solide, liquide, gaz. Un vol d'étourneaux s'apparente à un liquide. Il est incompressible — la distance entre les volatiles est irréductible — et ses éléments changent de position perpétuellement. »

ontrairement à ce qu'on pensait, le « liquide d'étourneaux » ne prend pas naturellement une forme sphérique, mais a tendance à s'aplatir comme un gros galet cinq fois plus long que large. Cette proportion serait déterminée par la géométrie du corps des oiseaux. D'autre part, la nuée d'oiseaux n'a ni leader, ni hiérarchie. Et surtout, que les oiseaux soient distants de 20 centimètres ou de un mètre les uns des autres, chacun n'est étroitement synchronisé qu'avec ses six ou sept plus proches compagnons. En fait, le comportement du voisin détermine le sien par une sorte de mimétisme social. C'est la topographie des lieux voire l'irruption d'un prédateur qui sont à l'origine des réactions en chaîne déformant le nuage.

La « loi des étourneaux » découverte à cette occasion devrait permettre d'expliquer le comportement des bancs de sardines ou des troupeaux de moutons. A l'avenir, elle pourrait même servir à modéliser certains mouvements de foule humaine...

© Laurent Willenegger

6 Super rapide

L'étourneau se reconnaît facilement en vol à sa trajectoire directe et à sa silhouette triangulaire avec tête pointue et queue courte. C'est une flèche, un carreau d'arbalète qui va droit au but à plus de 70 km/h, un oiseau exceptionnellement mobile dans son utilisation de l'espace.

En Bretagne par exemple, il fond sur la lande au moment de la fructification des prunelliers, alors que ces terres sans herbages ni cavités sont délaissées tout le reste de l'année. Qu'un verger mûrisse ou que quelques individus repèrent une pullulation d'insectes et tout de suite les étourneaux sont là en grand nombre. Conjugée à leur organisation sociale très élaborée, cette rapidité d'action et de mouvement leur permet de saisir toutes les opportunités.

© Laurent Willenegger

7 Polyglotte

Le chant de l'étourneau est un festival à lui tout seul, un inénarrable pot-pourri de variations et d'imitations. Ce virtuose est capable d'intégrer entre deux gazouillis ou sifflements pratiquement n'importe quel son. On l'a entendu imiter à la perfection le chant ou le cri de plus de 70 espèces d'oiseaux, avec un goût immodéré pour le loriot, la buse, le moineau ou la poule domestique.

Portable ou tondeuse ? Le chant de la tondeuse ou les sonneries variées des téléphones portables ont aussi sa faveur. En Bretagne, l'éthologue Martine Hausberger s'amuse à deviner la provenance des étourneaux migrateurs selon les versions de sirènes de police produites. En Irlande, un match de foot a même dû un jour être annulé à cause d'un étourneau qui imitait à la perfection le coup de sifflet de l'arbitre.

L'étourneau est capable d'imiter à la perfection le chant ou le cri de plus de 70 oiseaux. Un piège à ornithologues débutants... / © Christian Fosserat

Chez cet oiseau hyperbavard, le chant n'est plus seulement le moyen d'attirer une partenaire et d'éloigner des rivaux. C'est un instrument de base de la vie sociale pratiqué toute l'année par les mâles et – fait rare chez les passereaux – également par les femelles hors de la période de reproduction. Chez elles, le babil est toutefois moins varié et plus pauvre en imitations.

Chaque colonie regroupant quelques familles développe son dialecte propre avec ses imitations favorites. Ce parler spécifique permet à ces voisins de se retrouver dans un dortoir de plusieurs milliers d'individus. De même, chez les populations migratrices, leur carte d'identité auditive pourrait faciliter le voyage groupé d'oiseaux de même origine. Le chant serait aussi un puissant moyen de synchronisation sociale permettant par exemple une ponte pratiquement simultanée chez des femelles ayant leur nid tout proche.

Bande d'ados Ce chant, l'étourneau le perfectionne avec l'âge en s'imprégnant toute l'année du répertoire d'individus préférentiellement de son propre sexe. Quant aux jeunes, réunis l'automne en bandes d'ados, ils entretiennent un parler peu structuré et stéréotypé jusqu'à la fin de l'hiver. C'est quand ils voudront intégrer une colonie pour s'y reproduire que leur chant se cristallisera en adoptant le dialecte des adultes des alentours. Cette adaptation vocale sera leur plus sûr instrument d'intégration sociale.

Ecoutez le babil des étourneaux dans leur dortoir

© Laurent Willenegger

8 Mégamobile

En toutes choses, l'étourneau s'adapte aux circonstances. Dans le nord et l'est de l'Europe, l'oiseau est migrateur. Il passe l'hiver autour du bassin méditerranéen ou sur la façade atlantique. En Suisse, la majorité des individus partent en octobre, mais environ 3% de la population reste sur place, surtout dans la région lémanique. En France, la plupart des étourneaux sont sédentaires, et les rassemblements enflent en automne et en hiver avec de grandes quantités d'hivernants.
De manière générale, le réchauffement décale les dates moyennes de départ en automne (+ 9 jours en 40 ans) et accroît la proportion d'individus sédentaires.

Dans les années 1950, l'ornithologue Perdeck se livre à une expérience désormais fameuse. Le Néerlandais capture plus de 11'000 étourneaux en train de migrer en automne à travers son pays pour les transporter et les relâcher un par un en Suisse.
Une fois libérés, les jeunes (en jaune) ont imperturbablement repris leur cap Ouest-Sud, passant l'hiver dans le Midi. Les adultes (en violet) en revanche ont corrigé leur trajectoire pour rejoindre leurs quartiers traditionnels dans le Nord de la France et en Angleterre.

Ainsi, la direction générale et la distance de migration des étourneaux sont déterminées génétiquement, mais les adultes construisent avec l'expérience une véritable carte mentale qui augmente la fiabilité de leur voyage.

© Laurent Willenegger
© Laurent Willenegger

9 Hypermusclé

Trapu, robuste, l'étourneau est un oiseau solidement constitué. La musculature tout particulièrement développée de sa mâchoire rend possible l'exploitation de ressources que les merles et les grives ne peuvent pas atteindre. L'oiseau enfonce son bec fermé dans le sol, écarte ensuite puissamment les mandibules puis les serre au moment de relever la tête. Les yeux très proches de la base du bec repèrent infailliblement larves et vers quand il fait ce mouvement, si nécessaire en s'exorbitant légèrement.
Très vigoureuses, les ailes de l'étourneau autorisent des changements soudains de direction. De même, c'est une musculature du syrinx – l'organe chanteur – largement au-dessus de la moyenne qui permet la production de sons aussi variés.

© Laurent Willenegger

10 Agressif total

Pris en main après avoir été délivré d'un filet de vigne ou lors d'un baguement, la plupart des oiseaux ne bronchent pas en attendant d'être relâchés. L'étourneau tout au contraire gueule et se débat avec force. Ce tempérament vif et batailleur se manifeste toute l'année par des houspillages incessants entre congénères.
La plus spectaculaire manifestation de cette agressivité a lieu au printemps, quand le sansonnet n'hésite pas à déloger des oiseaux aussi gros qu'un pic-vert ou qu'une huppe fasciée pour s'installer dans leur nid. Nicher dans un trou a l'immense avantage de protéger les oisillons des prédateurs et des intempéries. L'inconvénient est que les cavités disponibles sont rares. La combativité de l'étourneau compense facilement ce handicap au détriment d'autres espèces.

Cet article fait partie du dossier

L’invincible étourneau

Couverture de La Salamandre n°205

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 205  Août - Septembre 2011, article initialement paru sous le titre "Les 10 atouts de l’agent Sturnus"
Catégorie

Photos

Ces produits pourraient vous intéresser

Agir pour la nature au jardin

24.00 €

Le grand livre de la nature

69.00 €

Les plantes sauvages

49.00 €

Agenda de la nature au jardin 2024

6.00 €

Découvrir tous nos produits

Poursuivez votre découverte

La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille

Découvrir la revue

Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous

8-12
ans
Découvrir le magazine

Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature

4-7
ans
Découvrir le magazine

Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique

Salamandre newsletter
Nos images sont protégées par un copyright,
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur