16 animaux et plantes du froid menacés par le réchauffement
Zoom sur 16 plantes et animaux spécialistes du froid en péril à l’heure du grand dégel.
Zoom sur 16 plantes et animaux spécialistes du froid en péril à l’heure du grand dégel.
1 Coincé
Parmi ces insectes musiciens qu’on appelle orthoptères, le criquet des Churfirsten est une exclusivité 100 % suisse connue seulement de deux massifs préalpins suisse-alémaniques où il se tient proche des crêtes sommitales. On voit mal comment cette espèce extrêmement rare pourra monter plus haut.
2 Givré
Oreonebria bluemlisapicola est un petit carabe aptère et donc peu mobile qui vit uniquement entre le lac de Brienz (BE) et la Dent de Morcles (VS). Caché de jour sous les cailloux, il se nourrit la nuit des collemboles qui prolifèrent en bordure des névés. Plus de neige, plus de carabe.
3 Désynchronisé
Le merle à plastron niche dans les arbres mais chasse au sol dans les herbes rases. Les effectifs de cet oiseau sont en déclin dans toutes les Préalpes. On suppose qu’il met à profit la fonte des névés pour capturer de grandes quantités de lombrics dans les sols détrempés. Si la neige n’est plus là ou fond trop vite, cela lui fera rater un pic de nourriture essentiel pour l’élevage de ses jeunes.
4 Réticulé
Arbuste rampant, le saule réticulé aime les sols calcaires et surtout les combes à neige, c’est-à-dire les endroits où le manteau neigeux persiste longtemps, ce qui le protège du froid et des gels tardifs. La diminution de l’enneigement est en train de le faire disparaître des Préalpes vaudoises.
5 Submergé
Les célèbres coussins roses du silène acaule peuvent vivre trois cents ans. Cette plante adaptée aux climats froids survit en entretenant entre ses tiges un microclimat tempéré et humide. Quand la température augmente, les coussins surchauffent, s’ouvrent et meurent ou sont submergés par d’autres plantes moins exigeantes. Comme ses graines dispersent à très courte distance, le silène acaule ne peut tout simplement pas suivre le rythme actuel du réchauffement.
Il disparaîtra en premier des massifs préalpins.
6 Asséchés
Sur le versant français du massif du Mont-Blanc, les points d’eau où se reproduisent les grenouilles rousses déneigent de plus en plus tôt. Positif a priori… sauf qu’en même temps, des étés caniculaires vont de plus en plus souvent assécher prématurément mares et petits lacs de montagne. En fin de compte, les têtards seront perdants.
7 Dépassé
Comme l’ours blanc, symbole menacé de la banquise, le lagopède alpin est l’emblème des espèces de haute montagne. L’oiseau le mieux adapté à des conditions polaires surchauffe lors des canicules et souffre en même temps de la diminution du manteau neigeux sous lequel il se protège en hiver. Même dans le massif du Mont-Blanc où il y a pourtant de l’espace pour monter plus haut, des modélisations suggèrent qu’il pourrait perdre plus de 90 % de son habitat d’ici à 2100.
8 Affamée
Dans les Alpes italiennes, les populations de la niverolle alpine sont en train de s’effondrer. Au moment d’élever ses jeunes, cet oiseau de haute montagne chasse de grandes quantités de larves de tipules qui prolifèrent dans les sols humides à la fonte des neiges. La diminution de l’enneigement décale dans le temps ou fait disparaître cette ressource clé dans la reproduction de l’espèce.
9 Décalé
Animal plus lié au rocher qu’à la neige, le bouquetin n’aurait pas trop à craindre du réchauffement climatique dans les Alpes. Sauf que des printemps précoces désynchronisent le pic de production végétale avec les besoins en herbe des bouquetins. Ce décalage croissant augmenterait la mortalité des jeunes dans le massif du Grand Paradis dans les Alpes italiennes.
10 Piégée
Relique d’anciennes époques froides, l’æschne azurée est une libellule extrêmement rare en France, uniquement observée dans quelques marais d’altitude de Haute-Savoie. Les larves mettent deux à trois ans avant de se métamorphoser, si bien que l’assèchement estival d’un plan d’eau peut décimer d’un coup deux ou trois générations de cet insecte. Très mobile, une telle libellule peut facilement grimper en altitude pour compenser l’élévation des températures. Hélas, les milieux spécialisés dans lesquels elle vit n’ont pas la même capacité.
11 Exposées
En Vanoise, la diminution de l’épaisseur du manteau neigeux réduit la taille des portées de marmottes et augmente la mortalité des jeunes. Explication ? La neige au-dessus des terriers isole thermiquement ces rongeurs tout l’hiver. Une hibernation dans des conditions plus fraîches réduit la fécondité des femelles. Comme quoi, le réchauffement peut refroidir !
12 Décalé
Le gomphocère des moraines est le criquet qui monte le plus haut dans les Alpes, parfois jusqu’à une altitude de 3 100 m. Cette relique glaciaire est liée aux pelouses rases situées à la limite supérieure de la végétation. La chaleur et la montée d’espèces moins spécialisées vont le pousser encore plus haut. Mais on ignore si la végétation dont il dépend suivra le même rythme.
13 Evaporée
Etrange animal que la semilimace recouverte, incapable de se cacher dans sa coquille réduite à une casquette millimétrique. Dans le parc national des Ecrins, ce mollusque fréquente le front des glaciers maintenu humide en été par les eaux de fonte. Evidemment, la disparition rapide des langues glaciaires et la répétition des sécheresses estivales vont poser problème à ce discret gastéropode.
14 Repoussé
Certaines espèces de papillons sont déjà montées de 300 à 400 m en un siècle. Bien entendu, plus on grimpe, plus l’espace se restreint… et finalement il n’y a plus de place. C’est tout le problème des espèces spécialisées qui vivent actuellement à la limite supérieure de nombreux massifs. Telle est la problématique du moiré des glaciers qui se reproduit actuellement dans les Alpes entre 2 200 et 3 000 m d’altitude.
15 Hybridé
Mauvais pronostic pour le lièvre variable. Comme le lagopède alpin, ce prince du froid devrait rapidement disparaître des massifs les moins élevés. Dans le Mercantour et ailleurs dans les Alpes, cet animal tout blanc en hiver a un autre souci : une compétition toujours plus forte du lièvre brun qui profite d’hivers de plus en plus cléments pour monter en altitude. Les cas d’hybridation entre les deux espèces semblent se multiplier, ce qui n’augure rien de bon pour le plus petit et le plus spécialisé des deux.
16 Cachée
De couleur sombre pour accumuler un maximum de chaleur, la lycose de Vésubie vit exclusivement dans certains pierriers du parc national du Mercantour, jusqu’à une altitude de 3 300 m. Généralement dissimulée de jour sous les pierres, cette grosse araignée est rarement observée et peu connue. On ignore par conséquent si et éventuellement comment elle pourra s’adapter aux bouleversements à venir.
Observez ces animaux du froid et bien d'autres en emportant en balade notre Guide nature A la montagne.
C’est à la montagne que la nature s’exprime de la manière la plus sauvage. Prenez votre sac à dos, vos chaussures de randonnées et notre guide nature et grimpez à la découverte des innombrables animaux et plantes qui vous attendent là-haut. Surprises garanties dès les premiers mètres du sentier.
Cet article fait partie du dossier
Le froid espèce en voie de disparition
-
SciencesSciences
Le froid de A à Z
-
PhotosPhotos
Un bivouac dans la neige et le froid
Abonnés -
SciencesSciences
8 idées reçues sur le réchauffement climatique
Abonnés -
SciencesSciences
Le réchauffement climatique expliqué en 2 scénarios
Abonnés -
SciencesSciences
Pourquoi les glaciers et la neige disparaissent-ils ?
-
SciencesSciences
Les étés trop chauds détruisent nos forêts
Abonnés -
SciencesSciences
Les Alpes et leur biodiversité sont menacés par la chaleur
Abonnés -
PhotosPhotos
16 animaux et plantes du froid menacés par le réchauffement
-
ÉcologieÉcologie
15 façons d’agir pour la planète
Abonnés
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur