Au cœur des Alpes

Dernier refuge de la vie sauvage

Je marche depuis quelques heures, je suis seul à grimper et j'atteins une forêt de mélèze. Avec un peu de chance je pourrais entendre le chant du petit coq de bruyères, ou même l'apercevoir. Là où les arbres ne poussent pas, la montagne dévoile d'incroyables sculptures de calcaire, vestiges d'anciens glaciers

J'aime profondément la montagne, en particulier les Alpes. Je crois que c'est parce que ce sont nos dernièrs espaces sauvages. La montagne est un refuge de pureté, de beauté et d'équilibre naturel qui me fait du bien.

Floral et minéral

Au milieu des roches nues, quelques taches jaunes éparses se repèrent facilement. Ce sont les petits soleils de la saxifrage faux aizoon. Ces plantes grasses éclosent sur les sols minéraux, là où peu d'autres plantes arrivent à pousser.

D'autres plantes s'accrochent aux roches toute l'année, formant un véritable jardin botanique d'altitude remplis de fleurs qu'on ne peut voir ailleurs.

Les Alpes sont-elles encore un sanctuaire ?

Le torrent est à sec, cet automne, mais il reste encore de la neige de l'hiver dernier. Ce beau paysage quasiment vierge devient malheureusement une exception. Les belles montagnes des Alpes sont de plus en plus exploitées, construites et polluées.

A tout cela, se rajoute le dérèglement climatique. En 100 ans, les Alpes se sont réchauffées de 2°C, c'est deux fois plus rapide qu'en plaine et le réchauffement s'accélère au rythme de 0,5°C par décennie.

Altiplano bolivien, Zanskar, Tibet ?

Je reprends mon ascension et observe quelques chamois, puis me voilà arrivé sur un immense plateau. Je pourrais me prendre en selfie au milieu de ces paysages et faire croire aux internautes que je suis en voyage loin d'ici sur les hauts plateaux himalayens.

Je suis pourtant bien en Valais, à quelques heures de train et de marche de chez moi. Pas besoin de prendre l'avion et d'exploser son bilan carbone pour randonner au cœur de paysages aussi incroyable que celui-ci !