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Au fil des saisons, ou comment redécouvrir votre sentier préféré…
Août, déjà l’automne sur le sentier ?
Jeudi 16 août, départ à 5 h 30, 15 °C - Bloqués par les nuages, les oiseaux migrateurs attendent l’éclaircie. Pour eux, le temps du voyage a commencé.
Jeudi 16 août, départ à 5 h 30, 15 °C - Bloqués par les nuages, les oiseaux migrateurs attendent l’éclaircie. Pour eux, le temps du voyage a commencé.
Bingo ! Cette nuit, le vent d’ouest a de nouveau amené la pluie. Une pluie battante sous un ciel gris. Et alors ? On s’arrête tout de même un long moment face à l’étang. C’est l’heure de déguster, à défaut de soleil, le lever du jour.
L’herbe a encore poussé. Les feuillages gorgés d’eau sont plus verts que jamais. Quelques signes annoncent la fin de l’été. Les épis fleuris des salicaires sont tout clairsemés. Le cornouiller a pris sa teinte sanguine d’automne. Les fruits du fusain, encore verts, ont fait leur apparition.
Cloués au sol
La pluie et surtout l’épais plafond de nuages contrarient les plans des migrateurs. Bloqués sur place, ils attendent l’éclaircie. Au premier coup d’œil, la campagne paraît déserte. A y regarder de plus près, ils sont là, partout. Deux échassiers jaillissent au-dessus de l’étang. Sans le vouloir, nous les débusquons à nouveau un peu plus loin, le long du fossé. Ailes presque noires, dessous immaculé, appel flûté caractéristique : ce sont des chevaliers culblancs en transit entre Finlande et Tunisie.
Puis voici une fauvette grisette en bordure de prairie, des troupes de pinsons dans le maïs, et surtout, dans la friche, un et deux et trois et quatre oiseaux qui volettent de fleurs en épis entre oseille et camomille. En route vers le Sahel, les tariers des prés se toilettent en chassant dans les hautes herbes.
Août pluvieux
Et la cressonnière ? Quelle nouvelle plante y aura donc pris le dessus ? Cette fois-ci, nous sommes accueillis par quelques mâts gigantesques dominant le commun des laîches et des orties. Ici, les angéliques ont atteint des proportions monstrueuses. La plus grande d’entre elles, haute de presque deux mètres cinquante, s’est écroulée sous son propre poids. On admire à la loupe la délicate architecture de ses rayons duveteux, ainsi que ses petites fleurs blanches allègrement broutées par mille insectes menus.
Comme tous les mois, nous passons devant la « termitière », la vieille souche du pic noir. Ramollie par la pluie, elle a pris un coup de vieux depuis le mois dernier. De flaque en flaque, nous atteignons finalement les flots troubles de la rivière. A notre habitude, nous avalons nos dix heures sur le pont de bois tout glissant, avant de rentrer nous sécher à la maison.
L’ange gardienne
L’angélique ou archangélique est une plante généreuse. Cultivée dès la fin du Moyen Age, cette élégante a vu tous ses organes, des racines jusqu’aux graines, utilisés avec profit par l’homme.
Aujourd’hui encore, on cultive pour la confiserie la forme officinale originaire du nord de l’Europe. Moins odorante, l’angélique des bois prospère en forêt et en lisière, où elle recherche les sols un peu humides. Vous reconnaîtrez cette ombellifère à sa grande taille, à ses feuilles pouvant atteindre 60 cm et découpées en larges folioles dentées, ainsi qu’à sa tige rougeâtre. Les gourmets dégustent ses jeunes pousses crues ou cuites. On en fait des sirops, on confit ses tiges, et ses graines moulues s’utilisent comme épice.
Pleines de vie
Les généreuses ombelles de l’angélique sont fréquentées par de nombreux insectes. Leptures, hélophiles et syrphes s’y ravitaillent en nectar ou grignotent son pollen. Ces visiteurs inoffensifs sont attendus par des chasseurs qui les mangent tout vifs : clairons, réduve irascible et cruels téléphores… Sans oublier de petites guêpes au long aiguillon qui, attirées par cette foule, pondent leurs œufs dans la chair vivante de leurs victimes.
Retrouvez tous les articles du dossier : Le sentier des douze matins.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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