Les techniques de chasse aux insectes du rougegorge
Le rougegorge nous révèle ses techniques de chasse. A la fois gobeur et pêcheur, l'oiseau a une palette de proies des plus variées qui n'a pour limite que la taille de son bec.
Le rougegorge nous révèle ses techniques de chasse. A la fois gobeur et pêcheur, l'oiseau a une palette de proies des plus variées qui n'a pour limite que la taille de son bec.
«Pour se reproduire, il faut d’abord survivre. Et manger tous les jours de l’année. Mes proies dictent les lieux où je me trouve et ceux que j’évite. Quant à mes migrations, elles sont, elles aussi, des réponses à mes besoins de nourriture. Bref, mes chasses gouvernent ma vie.
Je peux manger de tout, avec une nette préférence pour la chair animale : petites bêtes qui ondulent, qui enjambent les feuilles mortes ou s’enfouissent dans la litière. J’aime arpenter l’ombre fraîche des sous-bois dont l’humidité fertile est si favorable à mes proies.
Guetter leur venue, couper leur retraite et les sentir se débattre dans mon bec, ça m’excite ! Pincer le tipule si tendre. Embrocher une succulente larve de carabe. Broyer doucement une mouche. Autant de plaisirs savoureux qui garantissent ma survie dans ce bas monde.
Pour une fois, c’est moi qui tiens le couteau par le manche. Je suis la terreur qui domine ces foules de pattes filiformes, de cuticules dérisoires et de tissus juteux.
Gobeur et pêcheur
Mes grands yeux perçants fonctionnent magnifiquement, même dans l’obscurité, ce dont je ne suis pas peu fier. Je peux chasser avant l’aube et jusqu’au crépuscule.
Et mon bec ? Une merveille. Ni trop fin, ni trop épais. Il saisit avec précision les proies, des plus menues aux plus robustes. Par temps frais, celles-ci réduisent leur activité. Je les débusque en sautillant au sol, quitte à retourner les feuilles mortes à la manière d’un merle.
Lorsque la température monte, je chasse comme un gobemouche en adoptant la tactique du pendule. Embusqué à mi-hauteur dans la broussaille, je fonce au sol au moindre mouvement. Il m’arrive aussi de papillonner pour saisir un insecte au vol ou contre un tronc.
Croyez-moi ou non, je suis aussi martin-pêcheur sur les bords . Il m’arrive de saisir, dans la rivière en décrue, de petits poissons piégés dans les gouilles. En clair, je pratique presque toutes les chasses, pourvu qu’elles soient bonnes.
Collectionneur
La palette de mes proies n’a pour limite que la taille de mon bec. Je mange les larves et les adultes des papillons ou des petits coléoptères. Si le temps est très sec, à défaut de mieux, je me rabats sur une araignée. Quant au cloporte, je le chasse par temps humide. Seul le gel m’empêche de trouver de quoi me sustenter.
Pour gaver mes nichées, je craque pour les chenilles. Nombreuses, lentes, juteuses, elles sont bourrées d’une énergie qui active la croissance. Quand la diversité des proies est à son comble, il m’arrive de capturer des bestioles encore plus spectaculaires, sphinx ou sauterelle.»
Régime spécial
Les proies habituelles du rougegorge mesurent en général de 3 à 8 mm et sont difficiles à reconnaître, puisqu’immédiatement avalées. Quand les jeunes éclosent, les adultes rapportent des proies beaucoup plus grosses et très riches en protéines : chenilles, tipules ou coléoptères. L’éclosion est calée sur l’abondance maximale de ces insectes, qui sont transportés en travers du bec et livrés en entier aux jeunes.
Panel protéiné en image:
Retrouvez la totalité du dossier : Confessions d’un rougegorge.
Menez l'enquête avec notre dossier Jardin sauvage - Polar polaire. Un rougegorge est mort. L'enquête sur les causes du décès se resserre autour d'une hypothèse, la maladie. Mais tous les indices ont-ils été pris en compte?
Cet article fait partie du dossier
Confessions d’un rougegorge
-
Dessins NatureDessins Nature
L’esprit migrateur du rougegorge
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Le rougegorge chante pour séduire et défendre son territoire
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
La nidification périlleuse du rougegorge
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
L’éclosion du poussin rougegorge
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Le poussin rougegorge grossit de 10 fois son poids en deux semaines
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Les techniques de chasse aux insectes du rougegorge
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Le sevrage du jeune rougegorge
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Quand le rougegorge doit changer ses plumes
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
Le rougegorge mange des fruits pour préparer la migration
Abonnés -
Dessins NatureDessins Nature
La migration vers le sud du rougegorge
Abonnés
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur