De l’herbe au menu du bouquetin
Là où le bouquetin est à l’aise, il n’y a pas grand monde qui le suive. Mais, dans son monde vertical, il faut tout de même de l’herbe.
Là où le bouquetin est à l’aise, il n’y a pas grand monde qui le suive. Mais, dans son monde vertical, il faut tout de même de l’herbe.
Des fossiles et des peintures paléolithiques montrent que, lors de la dernière glaciation, la plupart des massifs montagneux libres de glace d’Europe centrale et orientale hébergeaient des bouquetins. En effet, comme l’indique son nom allemand, le Steinbock ou bouc des pierres a besoin de terrains rocheux et pentus pour s’abriter des prédateurs. Par ailleurs, mal équipé en glandes sudoripares, il peine à réguler sa température en transpirant lorsqu’il fait chaud. Voilà pourquoi il se cantonne aujourd’hui en altitude ou même en cas de canicule sur des versants ombragés.
Ce funambule affectionne tout particulièrement les pentes rocheuses au-dessus de la limite des forêts… à condition qu’il y trouve à manger.
Le bouquetin est un ruminant au menu très diversifié. En été, il broute indifféremment herbes et fleurs, en évitant juste les aconits et autres plantes toxiques. Les graminées, ces plantes nourrissantes abondantes jusqu’à haute altitude, représentent 70 % de son régime alimentaire. En hiver, il se rabat sur des écorces, des jeunes pousses, des lichens ou quelques pauvres fétuques dénudées par le vent. Il utilise aussi ses pattes antérieures pour gratter la neige et dégager la végétation.
Et puis évidemment, comme tous les ruminants, le bouquetin adore le sel et lèche toute roche qui en contient. Déposées à l’intention du bétail, les pierres à sel peuvent attirer des hardes entières.
Une pince pour trancher
A l’âge d’un mois, le cabri possède déjà 20 dents de lait, dont 8 incisives. Comme chez l’adulte, ces dents antérieures sont exclusivement situées sur la mâchoire inférieure. Sur l’autre mandibule, il n’y a qu’une muqueuse très dure. Dents contre muqueuse permet de pincer et de trancher très efficacement les herbes.
Ruminant à quatre poches
Comme tout bovidé qui se respecte, le bouquetin avale les plantes sans les mâcher. Les végétaux vont d’abord dans la panse, première poche de l’estomac qui peut contenir jusqu’à 30 litres. Là, des bactéries transforment la cellulose en sucres. Confortablement assis, l’ongulé régurgite ensuite la nourriture, la mâche et l’envoie dans le bonnet, deuxième poche qui retient petits cailloux et parties indigestes. La digestion se termine dans le feuillet et la caillette, troisième et quatrième poches stomacales. En général, le bouquetin se nourrit en matinée et fin de journée et rumine le reste du temps.
Yo-yo saisonnier
Les bouquetins montent en altitude en suivant la fonte des neiges et la croissance de l’herbe. En plein été, ils sont souvent localisés dans de zones de pâture entre 2500 et 3000 m. En hiver, on les retrouve sur des pentes exposées au soleil où la neige s’accumule peu. Parfois, ils gagnent les mélézins ou les cultures céréalières d’altitude en quête de nourriture. Par très fortes chutes de neige, ils descendent parfois très bas dans les vallées.
Du sel pour le bouquetin
Ce jeune bouc lèche du salpêtre ou nitrate de potassium cristallisé sur le mur d’une vieille écurie. La nourriture des bouquetins est en effet pauvre en sodium, chlore ou potassium. Pourtant, ces ions sont indispensables à leur métabolisme.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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