Castor, le bâtisseur à palmes
Architecte ingénieux, le castor se construit des maisons de terre ou de bois, creuse des canaux et coupe même certaines rivières avec des barrages imposants.
Architecte ingénieux, le castor se construit des maisons de terre ou de bois, creuse des canaux et coupe même certaines rivières avec des barrages imposants.
Pour vivre vieux, vivons dans l'eau ! Les castors fondent toute leur stratégie sur cette devise essentielle. Leur forteresse est pratiquement invisible. C'est souvent un terrier dans lequel on ne peut accéder que par un tunnel sous l'eau. L'animal est libre d'y entrer ou d'en sortir en toute discrétion. Une famille possède plusieurs de ces demeures à différentes hauteurs, histoire de dormir au sec avec une entrée immergée quel que soit le niveau du lac ou de la rivière.
De terre ou de bois
Un seul indice trahit parfois la présence de cette habitation, c'est la cheminée d'aération, un conduit vertical qui débouche à la surface du sol. Souvent, le castor le dissimule avec des branches. Avec le temps, ce trou s'effondre et nécessite des poutrelles supplémentaires. Peu à peu, au fil des réparations, le terrier devient un terrier-hutte, habitation mixte à moitié creusée dans la terre, à moitié construite avec des branches et du mortier.
Si les rives sont trop plates, le bièvre fait encore plus fort et construit de A à Z une cabane de luxe. Cette hutte comprend elle aussi un tunnel d'accès sous l'eau et une ou plusieurs chambres d'environ 50 cm de haut pour un mètre de diamètre. Mais elle est beaucoup moins discrète et surtout plus longue à construire qu'une demeure souterraine. Parfois accolée à la berge, elle peut aussi former une île de bois habitée par des générations d'animaux.
Piscine privative
Pour nager et plonger tranquille, notre architecte a besoin d'au minimum 60 centimètres d'eau libre. Quand la rivière est trop petite ou son débit irrégulier, il peut entreprendre la construction d'un barrage (photo en tête d'article). Le castor commence par caler des pierres au fond de la rivière, puis il plante des branches avec les fourches tournées contre le courant. Dans ces tridents, il coince des perches en travers de l'eau. Finalement, le rongeur comble tous les interstices avec de la terre, de l'herbe, de la mousse et parfois des cailloux. Cette vaste entreprise lui prendra des semaines, voire des mois.
Mais le jeu en vaut la chandelle. Car le petit lac ainsi formé met l'animal à l'abri des prédateurs tout en élargissant le périmètre de ses expéditions. Il peut accéder à de nouveaux arbres ou pâturages sans s'éloigner davantage de l'eau. Cette piscine privative abrite bientôt une végétation aquatique très nourrissante. Elle lui permet également de transporter des branches ou des petits troncs par simple flottage. Enfin, elle fait office de frigo où le rongeur entrepose en profondeur d'importantes réserves de branches en prévision de l'hiver.
Aller plus loin
La minute nature ép. 1 : L'éléphant ou le castor?
Cet article fait partie du dossier
Le castor entre deux mondes
-
Dessins NatureDessins Nature
Le castor, jardinier malgré lui
-
PhotosPhotos
Castor, comme un poisson dans l’eau
-
PhotosPhotos
Comment le castor coupe-t-il aussi facilement le bois ?
Abonnés -
PhotosPhotos
La vie nocturne du castor
Abonnés -
PhotosPhotos
Castor, le bâtisseur à palmes
-
PhotosPhotos
L’épopée des castors juniors
Abonnés -
PhotosPhotos
Les 4 saisons du castor
Abonnés -
SciencesSciences
Le castor au fil des siècles
Abonnés -
PhotosPhotos
Castor ou ragondin ?
Abonnés -
PhotosPhotos
Le castor en 7 chiffres
Abonnés -
Bandes-annoncesBandes-annonces
Les nouveaux castors
Abonnés
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur