Les chaleurs d’été du chevreuil
Fins calculateurs, les chevreuils entrent en rut à la belle saison. Puis retardent les naissances jusqu’au printemps suivant.
Fins calculateurs, les chevreuils entrent en rut à la belle saison. Puis retardent les naissances jusqu’au printemps suivant.
24 juillet. Le bocage somnole dans une ambiance lourde et humide. Dans l’azur, des cumulonimbus gonflent comme d’immenses choux-fleurs. Les effluves d’une femelle en chaleur enflamment le cœur d’un brocard. Alors, le mâle retrousse sa lèvre supérieure et grimace pour canaliser ce parfum envoûtant jusqu’à son organe de Jacobson, au fond de la cavité buccale. On dirait qu’il en rit.
Un concurrent débarque. Sans hésiter, il approche du maître des lieux en grattant nerveusement le sol avec ses sabots sombres. Le nouveau venu semble vouloir remettre en question son autorité sous les yeux d’une belle chevrette. Face à face. Oreilles en arrière, posture dressée, menaces. Les deux rivaux s’obstinent, la tension monte encore. Les intimidations cèdent la place à un crescendo de coups de trophées. Au bout de vingt minutes, le combat se termine. Vaincu, le nouveau venu repart tenter sa chance dans d’autres friches. Encore haletant, le vainqueur recommence à talonner sa belle.
Avant de se laisser couvrir, celle-ci prolonge la fête par une folle danse répétée encore et encore autour d’une souche ou d’un buisson. Après des mois d’attente et de défense territoriale, le brocard monte enfin sa première chevrette. Mais pendant les deux jours que dure l’ovulation, elle s’accouplera avec plusieurs partenaires.
Les ovules fécondés vont alors commencer à se développer. Puis, vient le tour de magie. La croissance embryonnaire s’arrête pour une pause jusqu’à Noël avant de se poursuivre normalement. Grâce à cet astucieux prolongement de grossesse, la mère court-circuite l’hiver et met bas au printemps, lorsque la végétation offre mille et une cachettes pour les faons et plein de feuilles à croquer.
Cercles dans les prés
Avez-vous déjà observé d’étranges ronds autour d’une souche ou d’un églantier, voire une sorte de piste en forme de 8 dans une prairie ? Ces ronds de sorcière ne sont pas des souvenirs de sabbat. Lors des poursuites amoureuses, le brocard et la chevrette parcourent inlassablement le même chemin dans une sorte de rituel. Le piétinement qui en résulte produit ces drôles de figures.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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