La reproduction aérienne et souterraine des champignons
Comment les champignons se reproduisent-ils ? A quoi sert leur chapeau ? Que trouve-t-on sous leur pied ? Les réponses dans notre infographie.
Comment les champignons se reproduisent-ils ? A quoi sert leur chapeau ? Que trouve-t-on sous leur pied ? Les réponses dans notre infographie.
Qui entend le mot champignon imagine à tous les coups un pied coiffé d’un chapeau. Or ces maisons de Schtroumpfs ne sont que la pointe de l’iceberg. De simples fructifications, semblables à ce que la poire est au poirier, c’est-à-dire un appareil reproducteur éphémère. Bien plus imposant et en même temps bien plus discret – voire carrément invisible s’il ne produit pas de fructification – le véritable champignon vit dans l’humus ou le bois. Cette étrange créature se présente sous la forme de filaments ouateux microscopiques : les fameuses hyphes. L’ensemble de ces hyphes est appelé mycélium.
Ce réseau n’a de cesse d’explorer son milieu pour trouver de la nourriture. Il peut se déployer sur plusieurs mètres carrés et représenter jusqu’à 99 % du poids du champignon. Impressionnant, non ? Ce n’est pas tout. Ni plante ni animal, mais un peu des deux, cette pieuvre souterraine s’est révélée si particulière qu’il a fallu la classer dans un règne à part : celui des mycètes ou fungi. On sait aujourd’hui, grâce au séquençage de l’ADN, que ces organismes sont plus proches des animaux que des végétaux.
Voici comment se reproduisent les champignons les plus connus, ceux qui arborent un couvre-chef, les basidiomycètes.
Les champignons peuvent se multiplier à l’infini en divisant les cellules de leur réseau mycélien. C’est la reproduction végétative. La plupart d’entre eux se reproduisent aussi de manière sexuée. Explications.
A maturité, des millions de spores – sortes de graines porteuses du patrimoine génétique du champignon – se détachent de la partie fertile du champignon, située sous le chapeau.
Pour germer, la spore a besoin d’un terreau riche, humide, sans concurrent ni prédateur. Elle produit de fins filaments : le mycélium primaire. Si deux de ces réseaux sexuellement compatibles se rencontrent, ils fusionnent. De cette union naît un mycélium secondaire qui contient le patrimoine génétique des deux premiers. C’est le nouveau champignon.
Le mycélium absorbe les nutriments de son environnement et croît de manière exponentielle. Il repousse tout intrus avec un arsenal d’enzymes protectrices. C’est le système immunitaire du champignon.
Les filaments fongiques s’assemblent pour créer une pelote de quelques centaines de micromètres. C’est l’embryon de la future fructification.
Parmi les milliers de candidats formés dans le nœud mycélien, seuls les plus prometteurs sont sélectionnés pour grandir. Le mycète concentre alors toute son énergie pour développer une ou plusieurs fructifications.
Si elle échappe aux limaces et aux champignonneurs, la fructification génère des spores qui assureront un nouveau cycle. Puis, elle s’autodétruira ou sera mangée par la faune du sol. Quant au réseau mycélien resté en terre, il est quasi éternel.
hyménium
spores
spores très agrandies
hyphe
mycélium
Deux conditions sont nécessaires à l’émergence d’une fructification : une chute des températures nocturnes en dessous de 15 °C et un taux d’humidité entre 35 et 50 %. En quelques heures ou jours, le petit champignon se gonfle d’eau et passe d’une centaine de micromètres à une dizaine de centimètres.
Les 10 formes de chapeaux des champignons
Conique
Convexe
Etalé
Campanulé
Hémisphérique
Ombiliqué
En entonnoir
Papillé
Mamelonné
Cylindrique
Mycètes en sept Chiffres
- 10 milliards
Le nombre de spores produites par un cèpe de Bordeaux en deux semaines pour assurer son avenir. Car la mortalité infantile est forte. - 100 000
Le nombre d’espèces de champignons répertoriées dans le monde. - 10 000
Le nombre de champignons produisant des fructifications visibles. 5 000 à 6 000 peuplent les forêts et prairies européennes. - 2 500
En années, c’est l’âge du plus vieux champignon connu : un Armillaria ostoyae de la forêt de Malheur dans l’Oregon. Cette colonie de clones est aussi la plus grande avec 965 ha. - 1 100
Le nombre d’espèces comestibles dans nos régions. Moins de 100 sont consommés régulièrement. - 400
Le nombre de champignons toxiques sous nos latitudes. Six sont mortels en cas d’ingestion. - 15
Le nombre de km de mycélium que pourrait contenir un dé à coudre.
Selon leur relation avec les habitants de la forêt, les champignons peuvent endosser plusieurs casquettes, découvrez les dans la suite de notre dossier.
Maintenant que vous connaissez plus sur les chapeaux des champignons, découvrez pourquoi ils sortent surtout en automne.
Poursuivez la découverte des champignons dans les bois avec notre miniguide.
Grâce à ce miniguide, sachez identifier les champignons en forêt. Ni animaux, ni plantes, les champignons sont des organismes fascinants et méconnus.
Cet article fait partie du dossier
Du réseau sous le chapeau des champignons
-
SciencesSciences
Wood Wide Web, le mystérieux réseau souterrain des champignons
Abonnés -
InfographiesInfographies
La reproduction aérienne et souterraine des champignons
Abonnés -
SciencesSciences
Les échanges de nourriture entre arbres et champignons
Abonnés -
SciencesSciences
Le rôle des champignons décomposeurs dans la nature
Abonnés -
SciencesSciences
Les armillaires et autres champignons tueurs d’arbres
Abonnés -
SciencesSciences
Les champignons forment des autoroutes souterraines pour les bactéries
Abonnés -
PhotosPhotos
4 champignons comestibles faciles à reconnaître
Abonnés -
JardinJardin
Quand les champignons deviennent les alliés des jardiniers
Abonnés -
SciencesSciences
Sauver la forêt pour la transition écologique
Abonnés
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
Catégorie
Ces produits pourraient vous intéresser
Poursuivez votre découverte
La Salamandre, c’est des revues pour toute la famille
Plongez au coeur d'une nature insolite près de chez vous
Donnez envie aux enfants d'explorer et de protéger la nature
Faites découvrir aux petits la nature de manière ludique
merci de ne pas les utiliser sans l'accord de l'auteur