Une colonie de chauve-souris protégées tout l’hiver
Dans la Nièvre, une cavité souterraine est désormais grillagée pour assurer la tranquillité des chauves-souris en hibernation.
Dans la Nièvre, une cavité souterraine est désormais grillagée pour assurer la tranquillité des chauves-souris en hibernation.
A Alligny-en-Morvan, au cœur de la Bourgogne, une ancienne mine protège un trésor naturel qui doit rester à l’abri des regards. Dans l’ombre de la grotte artificielle, des chauves-souris dorment. « Il y a très peu de cavités dans le parc naturel du Morvan. La majorité d’entre elles se situe sur des propriétés privées, mais pas celle-ci, nous confie Paul Hureau, chiroptérologue à la Société d’histoire naturelle d’Autun (SHNA). Aujourd’hui, il y a une mode autour de l’exploration et la visite de lieux abandonnés. Le site intéressait des curieux et des minéralogistes qui venaient gratter la roche. »
Une telle fréquentation est problématique pour les espèces présentes. La SHNA a donc décidé de poser une grille à l’entrée de la mine au printemps dernier, après la période d’hibernation des chauves-souris, afin de ne pas créer de dérangement. L’hiver, ces mammifères ailés recherchent une stabilité thermique aux alentours de 10-12 °C. L’intérieur de la mine désaffectée leur convient donc parfaitement. A l’inverse, en été, les femelles ont besoin de chaleur pour assurer la survie des juvéniles : elles affectionnent alors d’autres abris comme les combles des bâtiments.
A l’entrée de la mine, la grille a été confectionnée par un artisan habitué à forger des structures adéquates pour ces animaux. « On a un recul de plus de vingt ans sur les caractéristiques nécessaires. Il faut que les barreaux soient horizontaux pour laisser passer les chauves-souris en vol. Ils doivent résister à la rouille et à l’arrachement, ils sont donc brochés dans les parois. Enfin, la serrure doit être inviolable », note Paul Hureau.
Au fur et à mesure des comptages débutés il y a trente ans dans la mine d’Alligny-en-Morvan, les effectifs de ces mammifères augmentent. « Il fallait absolument préserver cette dynamique », se félicite Paul Hureau. Une heureuse initiative pour les rhinolophes, de même que pour l’oreillard roux et le murin de Brandt.
Une fois la mine mise en défens, seuls les scientifiques auront la clé des lieux pour effectuer un suivi des populations. L’hiver dernier, le chargé d’études a compté 90 chiroptères hibernant dans la mine, un record. Sept espèces fréquentent ce site depuis le début des suivis dans les années 1990, dont le petit rhinolophe très sensible au dérangement. « Il est emblématique du parc, on le retrouve beaucoup dans les gîtes d’été, mais peu en hibernation, faute de lieux propices. »
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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