Cheveux de bataille
La Vaudoise Myriam Perrier pensait devenir fleuriste, horticultrice ou bijoutière. Elle est aujourd’hui coiffeuse, un métier qui lui a permis d’allier tout ce qu’elle aime : les gens, la créativité et, contre toute attente, les produits naturels.
La Vaudoise Myriam Perrier pensait devenir fleuriste, horticultrice ou bijoutière. Elle est aujourd’hui coiffeuse, un métier qui lui a permis d’allier tout ce qu’elle aime : les gens, la créativité et, contre toute attente, les produits naturels.
« Pour venir chez moi, il faut vraiment le vouloir » , sourit Myriam Perrier en m’accueillant dans son royaume. En effet, le salon de coiffure Kokalan n’a pas pignon sur rue et, qui plus est, se situe dans une ruelle étroite et peu courue du village de Pompaples, à 25 km de Lausanne. La porte s’ouvre sur une pièce lumineuse où le jardin semble entrer par les fenêtres. Pour vous mettre à l’aise, point de créatures de rêve tapissées sur les murs, mais quelques photos d’Afrique et d’Asie, des bijoux artisanaux et des pots de fleurs retournés en guise de marchepied. L’odeur aussi ne rappelle en rien celle des salons de coiffure habituels. Un parfum léger et fleuri, heureux mélange d’huiles essentielles, révèle d’emblée l’esprit de Kokalan. Ici, on coiffe au naturel.
A rebrousse-poil
A 31 ans, Myriam Perrier sait ce qu’elle veut, et surtout ce qu’elle ne veut plus : « J’ai travaillé longtemps dans des salons en ville, aussi en tant qu’indépendante, mais le rythme ne me convenait pas. Tout doit aller très vite et on ne prend pas le temps d’être à l'écoute et aux petits soins pour ses clients. Au final, on ne pense qu’à la rentabilité ! » Les produits chimiques utilisés ne lui plaisaient pas davantage : « Les fabricants créent des cosmétiques extrêmement rapides et efficaces, mais ils sont toujours plus agressifs pour les cheveux et la santé en général. On parle beaucoup de l’ammoniaque, du silicone et des parabens, mais on oublie tous les autres composants utilisés, comme par exemple les acides. » A Morges, où elle ouvre un premier salon en 2004, Myriam Perrier teste et propose déjà des couleurs, des shampooings et des soins à base de plantes, mais les clientes restent assez méfiantes. « Elles avaient l’habitude des démêlants et des adoucissants chimiques et craignaient sans doute le changement », regrette la coiffeuse.
Soins au naturel
Lassée de la ville et du stress au travail, Myriam trouve à Pompaples ce qu’elle cherche : un appartement agréable jouxtant une vaste pièce aménageable en salon de coiffure. Tout de suite le ton est donné : le service sera humain et les soins 100% naturels, ou presque. « J’utilise autant que possible des produits végétaux et bio, mais sans être jusqu’au-boutiste. Je m’adapte aussi aux souhaits des gens et à la vie, car on ne peut pas tout faire avec le naturel. » Les cheveux blancs lui donnent spécialement du fil à retordre. Les couleurs naturelles, généralement à base de henné, peuvent en effet y produire un reflet orangé peu satisfaisant ou, au contraire, ne rien colorer du tout.
Bouche-à-oreille
Pour les soins et les shampooings, Myriam Perrier ne fait pas de concessions : « Grâce à ma mère, j’ai été baignée dans les huiles essentielles dès mon enfance et je suis convaincue de leur efficacité. Je les mélange aux huiles de base comme le jojoba, l’amande douce ou l’avocat et les choisis en fonction des cheveux mais aussi de l’humeur de mes clientes. » Bien qu’elle fasse peu de publicité, Myriam Perrier n’a aucune peine à remplir son carnet de rendez-vous. Le bouche-à-oreille fonctionne à merveille : c'est à Pompaples que l'on se fait pomponner !
Myriam Perrier
- 1979 : Naissance à Morges.
- 1979 : Ecole Steiner à La Gottaz, à Morges.
- 1996-1999 : Apprentissage de coiffeuse, à Denges puis à Lausanne.
- 2004 : Reprise d’un salon de coiffure à Morges, qu’elle baptise VO pour Version Originale.
- 2006 : Ouverture du salon Kokalan à Pompaples.
- 2010 : Naissance en mai de sa fille Lyia.
Kokalan Coiffure, +41(0) 79 253 38 16.
Des clés pour agir
Le b.a.-ba
Pour Myriam Perrier, la première démarche à accomplir si on veut être « bio » est de s’assumer tel que l’on est. « En acceptant ses défauts, ses rides ou ses cheveux blancs, on limite déjà fortement l’usage de cosmétiques et de couleurs chimiques. »
Le shampooing idéal
- Choisissez-le naturel, sans silicone ni sodium laureth sulfate (agent moussant).
- Ne le gaspillez pas : une petite quantité suffit pour chaque lavage !
- Massez le cuir chevelu, pas la longueur des cheveux: cela les abîme pour rien.
- Après le rinçage, absorbez l’excédent d’eau avec une serviette puis laissez sécher les cheveux naturellement.
- Appliquez un produit de soin naturel, mais à condition de prendre le temps de l’utiliser correctement !
Produits faits maison
La meilleure garantie d’utiliser des produits naturels est de les fabriquer soi-même. Cela permet aussi d’en réduire le coût. La création de shampooings, savons et crèmes de soins est à votre portée grâce au livre de Sylvie Hampikian Créez vos cosmétiques bio , publié aux éditions Terre vivante.
On y trouve par exemple la recette d’un soin lavant à l’œuf pour capillaires normaux à gras : battre 1 ou 2 œufs, selon la longueur des cheveux, dans un bol puis ajouter une cuillère à café de miel et le jus d’un citron. Répartir sur les cheveux mouillés, malaxer, puis laisser poser cinq minutes. Rincer à l’eau pas trop chaude, pour éviter l’omelette !
Les labels Les fabricants de cosmétiques vantent toujours le côté naturel de leurs produits, alors que la plupart des ingrédients sont issus de la pétrochimie. Heureusement des labels fiables existent. L’association Cosmebio, émanant d’Ecocert, a créé les labels « Eco » et « Bio », qui garantissent un minimum de 95% de composants naturels, avec pour chacun une proportion minimale d’éléments issus de l’agriculture biologique. Les labels Nature & Progrès et BDIH répondent à des exigences comparables.
Pour aller plus loin
- En Suisse, les laboratoires Hairborist ont développé une gamme de produits capillaires à base d’extraits de plantes.
- En France, le label « Développement durable, mon coiffeur s’engage » certifie les salons qui adoptent des pratiques plus écologiques en matière de produits, de consommation d’eau et d’énergie.
- Créez vos cosmétiques bio, S. Hampikian, éd. Terre vivante
- Aromathérapie de A à Z, P. Davis, éd. Vigot.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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