Choucas des tours, quelle est sa situation en Suisse ?
Sans-abri à la campagne, affamé en ville… Avec des effectifs fluctuants, le choucas des tours reste sous surveillance en Suisse.
Sans-abri à la campagne, affamé en ville… Avec des effectifs fluctuants, le choucas des tours reste sous surveillance en Suisse.
Il vit en petits groupes et se signale de sa voix haut perchée très reconnaissable au milieu des croassements des freux et des corneilles. Son œil blanc et sa coiffe grisonnante, combinés à sa petite taille, achèvent d’en faire un corbeau à part. Et comme le choucas des tours ne fait décidément rien comme les autres, il pousse le zèle jusqu’à nicher uniquement dans les cavités, comme un pic ou une chouette. Ajoutez à cela une préférence alimentaire marquée pour les invertébrés et vous obtiendrez un oiseau plus spécialiste qu’opportuniste.
En Suisse, le choucas des tours est largement répandu sur le Plateau, mais jamais abondant. Pire, ses effectifs ont chuté de 50 % entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1980, période à laquelle il ne restait plus que 1 000 couples dans le pays. Depuis deux décennies, la situation s’améliore et les rangs de l’espèce ont grossi de 40 %. Au point de le voir évoluer de vulnérable à seulement potentiellement menacé sur la liste rouge des oiseaux de Suisse. Bonne nouvelle, mais les biologistes ne baissent pas la garde pour autant. Le choucas fait toujours l’objet d’opérations ciblées de protection notamment par la Station ornithologique suisse, BirdLife et l’Office fédéral de l’environnement.
Quand on aime les trous dans les vieilles pierres, les cheminées abandonnées ou les arbres creux, la campagne sur le Plateau suisse, ce n’est pas le paradis sur terre, loin s’en faut. Résultat : c’est en ville que le petit corbeau poivre et sel trouve le plus de logis disponibles.
Hélas, à l’instar du moineau domestique, le choucas urbain y fait face à la disette et à la malbouffe. Privé d’invertébrés, Corvus monedula réagit comme ses proches parentes les corneilles : il joue le pique-assiette et le vide-poubelle. Ce régime insuffisant en protéines réduit la taille des œufs, le nombre d’éclosions et en fin de compte le nombre de jeunes à l’envol.
Pour offrir davantage de logements là où une nourriture riche est encore disponible, les ornithologues installent des nichoirs en milieu agricole, dans les carrières et même en forêt. Et ça marche : les oiseaux adoptent rapidement ces petits studios campagnards et s’y reproduisent avec succès.
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C’est le ratio entre la population de corneilles – environ 100 000 couples – et celle de choucas des tours, estimée à 1 250-1 500 couples en Suisse.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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