La coccinelle, une carrosserie chic pour des amours choc
En attendant le grand envol vers la plaine, les coccinelles s’accouplent en altitude.
En attendant le grand envol vers la plaine, les coccinelles s’accouplent en altitude.
Au bout d’une semaine de bains de soleil quotidiens, les mâles coccinelles sont prêts. Les mouvements de leurs antennes sont de plus en plus démonstratifs. Quand la température atteint 15 °C, ils commencent à chevaucher leurs congénères sans distinction de sexe. Escalader une demi-sphère lisse n’est pas une mince affaire, même quand on dispose pour s’arrimer de six pattes équipées de deux puissants crochets chacune. Chutes et roulades ponctuent ces approches acrobatiques.
Question d’odeurs
C’est à l’odeur que les mâles reconnaissent finalement la nature de leur conquête. Ils ne persisteront à s’y accrocher que si elle est bel et bien du sexe opposé. Entre coccinelles, les jeux de parfums sont à la fois subtils et lourds de conséquences. Une femelle peut refuser l’accouplement si elle sent dans l’odeur de son prétendant que celui-ci est mal nourri. Elle cherchera alors à désarçonner son cavalier. En d’autres circonstances, c’est un mâle concurrent qui déstabilisera, puis remplacera le soupirant insuffisamment accroché.
Une fois bien réveillées, les femelles coccinelles peuvent transporter sur leur dos, au gré de leurs expéditions printanières, leur partenaire en pleine besogne. Et les appariements de s’enchaîner au fil des jours, assurant aux femelles une riche collection de spermatozoïdes qu’elles vont garder au chaud dans une poche ventrale. Disponibles à tout moment pour féconder les œufs, ils conserveront leur fertilité pendant en tout cas deux mois.
A tire-d’ailes
Peu à peu, les séances d’étirement se multiplient. Les coccinelles écartent les deux pans de leur carapace colorée pour libérer leurs ailes membraneuses qu’elles déplient avec les plus grandes précautions. Souvent, elles les traînent un moment déployées derrière elles avant de s’envoler.
Bientôt, les courants aériens disperseront les coccinelles, mâles d’abord, femelles ensuite, qui au hasard des vents finiront par redescendre en plaine. Leur atterrissage est imminent. Le carnage va commencer…
A tire d'ailes
Les ailes antérieures servent de carapace. En écartant les deux pièces de cette armure, la coccinelle dévoile une deuxième paire d’ailes membraneuses. Elle devra les étirer et les déplier longuement avant de prendre son premier envol printanier.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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