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Les araignées, huit pattes, un monde !

Comment les crochets des araignées fonctionnent-ils ?

Avec ses crochets et son venin élaboré, l’araignée est une redoutable prédatrice. Insectes ou congénères ont tout intérêt à éviter son baiser mortel.

Avec ses crochets et son venin élaboré, l’araignée est une redoutable prédatrice. Insectes ou congénères ont tout intérêt à éviter son baiser mortel.

Dans un coin du plafond, un pholque phalangiste patiente tranquillement dans sa toile, tête en bas. Soudain, un moustique a la mauvaise idée de s’approcher un peu trop près du piège, jusqu’à s’y laisser prendre. Et bim ! En un éclair, l’araignée filiforme fond sur le malheureux, l’immobilise à l’aide de son lasso de soie et lui plante ses crochets. Imparable ! Si la technique de capture peut varier, toutes les araignées ou presque usent des mêmes armes pour neutraliser leurs proies : deux crochets à venin.

Les insectes sont les premières victimes de cet arsenal. Mais au menu figurent également les araignées elles-mêmes, car le cannibalisme est légion dans leur monde carnivore. L’arachnide utilise aussi les crochets pour se défendre face aux prédateurs, mais la plupart des morsures se font alors sans venin : on parle de morsure blanche ou sèche.

Comment cette formidable chasseuse s’y prend-elle pour fabriquer son fluide toxique ? Véritable laboratoire chimique, les glandes à venin sont cachées dans les chélicères, ces tiges mobiles placées devant la bouche de l’animal. Parfois, ces poches sont si grandes qu’elles remontent bien plus haut dans le corps. Quant au venin lui-même, on peut le diviser en deux catégories : le neurotoxique qui agit sur le système nerveux et le nécrotique qui provoque une sorte de gangrène pouvant s’étendre ou s’infecter. A partir de quelques recettes de base, chaque espèce concocte sa propre variante. Et notre pholque alors, comment fait-il pour inoculer son venin au moustique ? Il commence par contracter les muscles entourant ses glandes à venin, ce qui propulse le flux vers ses deux seringues. Econome, la bestiole connaît le dosage requis pour chaque cible et n’injecte pas une goutte de trop. Synthétiser le précieux liquide demande en effet beaucoup d’énergie et prend plusieurs jours.

Une fois la victime paralysée ou morte, il ne reste plus qu’à passer à table. Sauf que la bouche de la dentelière est étroite, incapable de découper ou de mâcher. Elle doit donc commencer par réduire sa victime en bouillie : c’est l’exodigestion. En plus des enzymes fluidificatrices déjà présentes dans la dose de venin, certaines espèces comme l’araignée-crabe régurgitent des substances digestives complémentaires à l’intérieur de la proie. Il suffit d’aspirer cette pulpe comme avec une paille. Miam…

Deux types de chélicères

Chez les araignées, il existe deux manières de porter et utiliser les chélicères.

  • Les mygalomorphes, communément appelés mygales, actionnent leurs crochets de haut en bas.
  • Les aranéomorphes – toutes les autres espèces – les croisent comme des lames de ciseaux.

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Couverture de La Salamandre n°272

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 272  Octobre - novembre 2022, article initialement paru sous le titre "Méga-crochets"
Catégorie

Sciences

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