Dans ma rivière oubliée
Le peintre breton Sylvain Leparoux délaisse parfois les oiseaux du rivage pour un vallon secret. C’est là, les pieds dans l’eau, qu’il peint les humeurs de la rivière, sa muse favorite.
Le peintre breton Sylvain Leparoux délaisse parfois les oiseaux du rivage pour un vallon secret. C’est là, les pieds dans l’eau, qu’il peint les humeurs de la rivière, sa muse favorite.
“« La rivière se met enfin au vert. Le sous-bois retrouve du volume. Plaisir décuplé de peindre des pleins après de longs mois de branches nues. »
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“« En amont du moulin, la rivière paresse au milieu de deux prairies. Un banc de chevesnes file sous les nénuphars. Méfiants, ces poissons n’apprécient pas les va-et-vient de ma main entre la boîte de couleurs et la feuille. »
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“« Je voulais un peu de brume mais à mon arrivée au bord de l’eau, elle a disparu. Fougères opulentes, les osmondes royales forment un écrin pour la rivière qui serpente. »
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“« Après un trajet à vélo sous une chaleur accablante, quel bonheur de peindre pieds nus dans l’eau puis de saluer les chabots en soulevant quelques pierres. »
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Sylvain Leparoux
Artiste peintre naturaliste
«Pourquoi cette rivière ? C’est comme une évidence. J’ai de la chance, elle coule à cinq cents mètres de chez moi. Quand je ne m’accorde qu’une heure de peinture, je sais qu’elle sera au rendez-vous. Ma rivière serpente dans une vallée oubliée des défricheurs depuis des décennies. Malgré l’agriculture intensive qui défigure le bocage alentour, son lit abrite encore le chabot celtique, un poisson qui aime les eaux de qualité. La loutre a même fait des apparitions quelques kilomètres en amont.
Pour le peintre, elle a un visage encore sauvage, avec des zones calmes et des tronçons plus rapides qui donnent un beau dynamisme aux aquarelles. Je débute toujours avant la mise en couleur par une rapide esquisse au crayon. Les crues, les étiages, la couleur des feuilles et l’enchevêtrement de racines m’inspirent à toute saison. Peindre dans cet univers, c’est aussi se faire approcher par un chevreuil qui a soif, se faire frôler par un martin-pêcheur trop pressé… et parfois, c’est tomber à l’eau !»
Quelle place faisons-nous aux rivières pour naître et croître ? Quel chemin laissons-nous aux ruisselets pour s’écouler à travers bois et prairies ? Continuez votre lecture avec la chronique d'une rivière.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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