Des nichoirs pour la chouette effraie
Entre Vaud et Fribourg, un groupe de scientifiques consolide sa coopération avec le monde agricole pour protéger la chouette effraie.
Entre Vaud et Fribourg, un groupe de scientifiques consolide sa coopération avec le monde agricole pour protéger la chouette effraie.
Dans la plaine de la Broye, la crise du logement n’est plus un souci pour la chouette effraie. Pour leur venir en aide, biologistes et paysans mettent à leur disposition des nichoirs depuis plus de trente ans. Aujourd’hui, cette coopération se consolide grâce à la naissance du projet Agora, avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique. Objectif : rendre accessibles aux agriculteurs les résultats de l’étude de ce rapace via une plateforme en ligne.
A la fin des années 1980, l’ornithologue Alexandre Roulin et quelques autres passionnés s’intéressent aux rapaces dans la région de Payerne. Ils constatent que certains paysans installent des gîtes sur leurs bâtiments pour accueillir les rapaces et chasser les campagnols. Ils décident alors de faire essaimer cette pratique. « Au début, il a fallu créer une relation de confiance avec les agriculteurs, ça a été un énorme boulot. Mais ensuite c’est fou comme ils se sont investis ! »,
se souvient l’ornithologue, devenu depuis lors professeur au laboratoire d’écologie et d’évolution de l’Université de Lausanne. En parallèle, ce dernier monte le groupe de recherche Owl for Peace afin d’étudier la chouette effraie.
“De nouveaux agriculteurs viennent d’eux-mêmes nous demander la pose de nichoirs.
„
Aujourd’hui, près de 400 nichoirs sont proposés à la chasseresse nocturne dans une région qui s’étend de Morges jusqu’à Morat. Plus de 65 km à vol de chouette. « Cela représente une aide conséquente pour cette espèce qui manque souvent de sites de reproduction », souligne Céline Plancherel, médiatrice scientifique du groupe de recherche.
Durant ces trois décennies, les chercheurs ont recueilli une impressionnante quantité d’informations sur les occupants de ces nichoirs, au point de devenir une référence mondiale à propos de l’effraie. « Installation des couples, nombre d’œufs et de jeunes à l’envol, bagage, suivi des déplacements par GPS, régime alimentaire... liste Alexandre Roulin. Certains paysans se sont montrés très intéressés par ces données. »
Mais comment informer individuellement près de 300 agriculteurs ? C’est ainsi qu’est née l’idée d’une plateforme d’information en ligne, accessible d’ici quelques semaines. Le grand public y trouvera de la documentation sur la dame blanche et sur le programme de recherche. Et surtout, les paysans partenaires auront accès aux renseignements détaillés de leurs nichoirs : quelles chouettes se sont installées dans leur grange, d’où elles sont originaires, combien de pontes y ont eu lieu, combien de petits y sont nés…
« Certains de ces nichoirs ont été posés par les grands-parents des agriculteurs actuels, se souvient Alexandre Roulin. Ce site internet est aussi une manière de remercier toutes ces personnes sans qui nous n’aurions pas pu protéger ces merveilleuses chouettes. »
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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