Le point sur la disparition du coucou gris
Peu à peu, le coucou gris disparaît. Le déclin de cette espèce qui vit dans des milieux variés en dit long sur l’état de notre nature.
Peu à peu, le coucou gris disparaît. Le déclin de cette espèce qui vit dans des milieux variés en dit long sur l’état de notre nature.
Dans les années 1980, on pouvait encore entendre les coucous chanter en nombre et à peu près partout sur le Plateau suisse comme dans la campagne française. Faites le test ce printemps près de chez vous. Si vous repérez plusieurs chanteurs en peu de temps, c’est sans doute que vous habitez un petit coin de pays encore privilégié. L’Atlas des oiseaux nicheurs de Suisse paru l’automne dernier est sans appel. En plaine et dans le Jura, la présence de cet oiseau n’est plus que ponctuelle. Il n’y a que dans les Alpes que l’espèce résiste bien. En France, ce déclin est estimé au niveau national à -20 % selon l’indice STOC de suivi des oiseaux dits communs, pourtant les chiffres diffèrent fortement d’une région à l’autre.
Que se passe-t-il ? Le coucou ne trouverait-il plus assez d’hôtes chez qui déposer ses œufs ? Non, ses cibles sont encore répandues pour la plupart. Alors, la faute au réchauffement climatique et à la désertification en Afrique ? Un peu facile. Un autre drame se joue tout autour de nous: l’urbanisation du territoire et l’intensification de l’agriculture qui font disparaître les haies, les prairies, les bosquets et les vieux vergers. Et enfin le coup d’assommoir des pesticides qui empoisonnent notre environnement avec des conséquences graves pour la santé humaine autant que pour les effectifs des insectes qui chutent dramatiquement. En Allemagne, même dans des zones protégées, la quantité de ces invertébrés a diminué de 75 % depuis 1989. Ce n’est sans doute guère mieux là où vous habitez. Pas étonnant que tant d’oiseaux n’aient plus rien à se mettre sous le bec et s’éteignent en silence.
Le mal est connu. Nous sommes tous des citoyens, des électeurs et des consommateurs. Reste à intensifier notre engagement individuel. Pour le coucou bien sûr. Mais aussi de manière plus générale pour le monde que nous voulons laisser à nos enfants.
-85 %
C’est l’ampleur terrifiante du déclin des effectifs de coucou gris en Angleterre ces trente dernières années. Cette dégringolade est parfaitement corrélée avec le développement de l’agriculture industrielle, la banalisation des paysages et la disparition des insectes de toutes sortes.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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