Chat prédateur, un besoin de solutions
A Lausanne, le collectif Sauvageons en ville sensibilise les citadins à la menace que représente le chat pour les animaux sauvages.
A Lausanne, le collectif Sauvageons en ville sensibilise les citadins à la menace que représente le chat pour les animaux sauvages.
Il est si chou lorsqu’il ronronne sur le canapé. Comment soupçonner qu’une fois sorti, ce tigre de salon fait régner la terreur au jardin ? Même bien nourri, le chat domestique garde son instinct de chasseur et n’hésite pas à tuer pour le sport. Oiseaux, reptiles et petits mammifères en sont les malheureuses victimes. Quel est l’impact de ces prédateurs sur la faune sauvage ?
Madeleine Geiger, biologiste chez SWILD, une association zurichoise de recherche sur l’écologie urbaine et les animaux sauvages, a contribué à l’une des rares études menées sur le sujet. La chercheuse et son équipe ont suivi une trentaine de félins dans le village zougois de Finstersee en 2007. Les résultats sont édifiants. « Nous avons estimé qu’un chat tuait en moyenne 2,3 proies par mois, entre le printemps et l’été. Sachant que le pays compte environ 1,2 million de chats ayant accès à l’extérieur, cela reviendrait à 2,4 millions de mammifères et 300 000 oiseaux décimés chaque mois », expose-t-elle. Conscient de cette menace sur la biodiversité, le collectif lausannois Sauvageons en ville a organisé une sortie guidée pour sensibiliser le public.
Issus d’institutions comme L’éprouvette, le laboratoire public de l’Université de Lausanne, les musées et jardins botaniques vaudois et la ville de Lausanne, les membres de ce groupe invitent les citadins à agir à leur échelle pour promouvoir la nature urbaine. Et pour freiner Félix, ils recommandent plusieurs solutions. « On peut notamment aménager des zones refuges dans son jardin pour que la petite faune puisse s’y cacher et ainsi échapper aux chats. Par exemple des tas de pierres, de bois ou de feuilles », avance Séverine Trouilloud, organisatrice.
“Equiper son matou d’un collier à clochette ne servirait à rien.
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Autre possibilité : surveiller les allées et venues de son compagnon à quatre pattes, surtout à certaines périodes de l’année. « Au printemps et au début de l’été, au moment des naissances, les animaux sont plus vulnérables. Il serait donc préférable de garder plus souvent son chat à l’intérieur de la maison », poursuit la biologiste. Autre conseil : placer les mangeoires et les nichoirs dans des lieux dégagés pour offrir aux oiseaux une bonne visibilité sur les alentours.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, équiper son matou d’une clochette ne servirait à rien. A long terme, l’animal apprend à ne plus la faire sonner, ne laissant aucune chance à sa proie. Il existe en revanche des collerettes colorées qui permettraient aux oiseaux de repérer facilement le prédateur qui la porte. « Nous sommes d’ailleurs à la recherche de bénévoles pour tester l’efficacité de cette mesure », lance Madeleine Geiger. Les intéressés peuvent s’annoncer chez cats@swild.ch. En attendant, la solution la plus efficace pour limiter la prédation reste de renoncer à avoir un chat ou au moins de stériliser son animal.
D'autres associations et volontaires en Suisse s'engagent pour la protection de la nature, découvrez leurs histoires.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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