Les pièges à mâchoires de l’aldrovande et de la dionée
A des milliers de kilomètres de l’exotique dionée, voici les mâchoires rarissimes et miniaturisées de l'aldrovande.
A des milliers de kilomètres de l’exotique dionée, voici les mâchoires rarissimes et miniaturisées de l'aldrovande.
Qui dit plante carnivore imagine des espèces de pièges à loup de couleur verte. Plus exactement ceux de la dionée originaire de la côte Est des Etats-Unis. Aujourd’hui, cette plante extraordinaire est presque devenue une star planétaire… Mais saviez-vous qu’il existe une autre plante à mâchoires dentées ? C’est l’aldrovande à vessies, fantôme pour les uns, légende pour les autres, un végétal flottant qui se plaît dans des plans d’eau chauds, tranquilles et non pollués. L’aldrovande a probablement toujours été rare en Europe. C’est une habituée des climats tropicaux qui ne parviendrait presque jamais à fleurir chez nous. Ce sont les oiseaux migrateurs qui la font voyager en dispersant ses bourgeons végétatifs.
En France, l’aldrovande était encore signalée au début du XXe siècle dans des marais de Crau, de Gironde et des Landes. Sans doute en a-t-elle disparu. En Suisse, on n’en connaît plus aujourd’hui que deux stations isolées dans le canton de Zurich, probablement issues d’anciennes réintroductions.
Les pièges transparents de l’aldrovande sont miniaturisés à l’extrême. Une seule cellule par dent de mâchoire et deux épaisseurs cellulaires seulement pour la paroi de chaque valve. Vingt cils sensibles attendent une stimulation suspecte. La brisure de plusieurs d’entre eux provoque une onde électrique qui se propage dans toute la feuille et ferme le piège en un cinquantième de seconde. C’est le mouvement végétal le plus rapide du monde.
Souvenir Tertiaire
L’aldrovande est une plante tropicale répandue d’Afrique jusqu’en Australie. Découverte en Inde en 1696, elle a probablement profité d’un épisode climatique chaud durant le Tertiaire pour coloniser l’Europe. Ses pièges capturent des larves de moucherons et des crustacés.
Quelques mots, quand même, sur la dionée
Cauchemar articulé On suppose que le célèbre piège denté de la dionée est apparu par étapes à partir d’une feuille carnivore proche de ce que présente sou cousin droséra. Les tentacules sensibles ont perdu leurs glandes et leur nombre s’est réduit à trois poils sensibles par face du piège. En même temps, la mobilité du limbe s’est concentrée sur la nervure, permettant finalement un mouvement quasi instantané.
Repas comptés Fermer et rouvrir ses mâchoires consomme beaucoup d’énergie. La dionée n’a droit qu’à trois ou quatre coups par feuille. Pour éviter des déclenchements à vide, les poils sensibles attendent plusieurs stimulations avant de déclencher l’alerte.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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