© Marcello Pettineo

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Mille et une guêpes

Fourmis de velours, d’étonnantes guêpes sans ailes

Les mutilles parasitent les cocons des bourdons. Quand ces guêpes appelées fourmis de velours ne font pas dans la dentelle.

Les mutilles parasitent les cocons des bourdons. Quand ces guêpes appelées fourmis de velours ne font pas dans la dentelle.

Dans l’obscurité moite de leur nid souterrain, les dodues ouvrières bourdons ne remarquent rien. Pourtant, parmi elles circulent des intrus noir et rouge dont le parfum ressemble parfaitement au leur. Dissimulées derrière un déguisement olfactif, les mutilles européennes s’adonnent en toute impunité à leur mission dramatique : pondre dans les cellules de leurs hôtes.

Allumons la lumière quelques instants dans la chambre noire. Voici donc au grand jour l’une de ces espèces de fourmis velues, au thorax rouge brillant et à l’abdomen ébène marqué de blanc. Elle se faufile dans les pupes sphériques pour y déposer un œuf. Et là, une deuxième… Puis une troisième. En fin de compte, elles sont sept, dont une qui dévore en toute impunité les réserves de pollen des propriétaires des lieux. C’est parce que ces guêpes femelles semblaient mutilées sans leurs ailes que le célèbre naturaliste Carl von Linné les a nommées Mutilla. Mais, à l’inverse des fourmis dont les reines sont ailées, ce sont les mâles qui volent chez ces hyménoptères parasites. En plus, ils ont des yeux bien plus gros et deux ocelles en prime sur le front. Un dimorphisme sexuel aussi fort est exceptionnel chez les guêpes.

Quelques jours après la ponte, chaque œuf de mutille se transforme en une larve gloutonne qui dévorera le bébé bourdon le plus proche. L’été voit deux générations successives de ces insectes parasites, la seconde émergeant généralement en août. Puis, à l’automne, les mâles meurent et les femelles hivernent en s’enfouissant sous terre.

Le clan des squatteurs

Près de 4 300 espèces de mutilles ont été décrites dans le monde. Toutes sont parasites d’abeilles, bourdons, guêpes, coléoptères, mouches et autres blattes. La mutille européenne sévit surtout dans les nids de bourdons souterrains mais elle peut s’en prendre au couvain de guêpes sociales.

Ami des antiquaires

scléroderme domestique
© Jessica Joachim

Le scléroderme domestique vit dans les habitations du sud de la France, où il parasite les larves de coléoptères xylophages comme la vrillette. De quoi plaire aux charpentiers ou aux amoureux des vieux meubles… Pourtant, l’antiquarian’s friend des Anglais n’a pas que des amis. Un tantinet agressive, la femelle aptère a tendance à faire un peu trop usage de son aiguillon. Le mâle ailé, lui, ne pique pas.

Géante pacifique

scolie des jardins
© Stéphan Bonneau / Biosphoto

La première rencontre avec la scolie des jardins ne laisse pas indifférent. Faut-il fuir sans attendre ? La plus grosse guêpe qui vit sous nos contrées n’est pas du tout agressive malgré ses 5 cm et son dard venimeux. Cette proche cousine des mutilles n’est dangereuse que pour les scarabées rhinocéros sur lesquels elle pond après les avoir paralysés.

Observez cette mutille qui cherche un nid de guêpe fouisseuse pour le parasiter.

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Mille et une guêpes

Couverture de La Salamandre n°265

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 265  Août-septembre 2021, article initialement paru sous le titre "Sans ailes et sans vergogne"
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Sciences

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