Ils accueillent les abeilles sauvages chez eux
Une famille neuchâteloise transforme son terrain en un vaste sanctuaire pour abeilles sauvages. Un futur lieu d’apprentissage pour les écoliers.
Une famille neuchâteloise transforme son terrain en un vaste sanctuaire pour abeilles sauvages. Un futur lieu d’apprentissage pour les écoliers.
« Encore quelques petits aménagements et la nature se chargera du reste », sourit Jean-Michel Schär, propriétaire d’un jardin réensauvagé à Milvignes, dans le canton de Neuchâtel. Dès que la prairie aura poussé, on entendra le bourdonnement de milliers d’abeilles sauvages. Quelques-unes ont déjà adopté le lieu sans attendre les fleurs et leur délicieux pollen. Les butineuses s’abreuvent à l’étang et façonnent leur nid dans les hôtels à insectes, tas de sable et de bois, pierriers ou autres cachettes.
“L’objectif est d’accueillir 100 espèces d’abeilles solitaires.
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Difficile d’imaginer qu’il y a un an, ce sanctuaire n’était qu’une pelouse d’immeuble, tondue à ras, qui ne servait guère à personne. Heureusement, la famille Schär, détentrice d’un parc immobilier, avait d’autres ambitions pour ce terrain de 1 500 m2. « Avec ma femme et mes deux filles, nous voulions depuis longtemps lancer un projet de soutien à la nature en milieu bâti, mais nous ne savions pas par où commencer », raconte Jean-Michel. En 2019, ils contactent Claudio Sedivy, cofondateur du bureau zurichois de conseils Wildbiene + Partner, spécialisé dans la promotion des abeilles sauvages. Le biologiste voit immédiatement le potentiel du lieu et propose aux Schär les plans d’un vaste parc qu’il baptise La Colline, paradis des abeilles sauvages.
Une aubaine pour ces pollinisatrices toujours plus rares dans nos campagnes, principalement en raison de l’agriculture intensive et des pesticides. « L’objectif est d’accueillir 100 espèces d’abeilles solitaires. Comme chacune a des besoins très spécifiques, nous avons créé un grand choix de sites de nidification et favorisé quantité de plantes à fleurs pour les nourrir, explique Claudio Sedivy. Cette diversité attirera aussi les papillons, le lézard des souches, l’orvet fragile, le crapaud accoucheur ou le hérisson, déjà présents dans les environs. »
Les travaux débutent à l’automne 2021, avec l’aide des membres de l’association Sorbus qui mettent en œuvre divers projets de conservation de la nature dans la région. Autre point fondamental, l’entretien du jardin sera effectué sans qu’aucun matériau n’entre ou ne sorte, tout sera réutilisé sur place. Le produit de la taille et des fauches sera par exemple composté ou transformé en structures pour les animaux : huttes de foin, tas de feuilles…
Enfin, le sanctuaire ne sera pas accessible au grand public. Un peu frustrant… mais nécessaire, selon les propriétaires qui veulent minimiser le dérangement et éviter les déprédations. « En revanche, nous voulons ouvrir le jardin aux écoliers afin qu’ils découvrent le rôle clé des abeilles sauvages dans la pollinisation des plantes. Nous installerons un canapé forestier où faire classe, des panneaux didactiques et nous planterons des arbres offrant des fruits à croquer », se réjouit Jean-Michel qui encadrera bénévolement ces visites dès l’inauguration du jardin au printemps 2023.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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