Comment se porte l’apron en Suisse ?
Connaissez-vous le roi du Doubs ? C’est le nom donné localement à l’apron. Ce poisson très menacé est endémique du bassin du Rhône et de ses affluents. Il n’occupe actuellement que 15 % de sa répartition historique. Malgré toute l’attention dont il fait l’objet en Suisse, son avenir n’est pas encore assuré. Etat des lieux.
Connaissez-vous le roi du Doubs ? C’est le nom donné localement à l’apron. Ce poisson très menacé est endémique du bassin du Rhône et de ses affluents. Il n’occupe actuellement que 15 % de sa répartition historique. Malgré toute l’attention dont il fait l’objet en Suisse, son avenir n’est pas encore assuré. Etat des lieux.
3 questions à Jérôme Plomb
Ingénieur Aquarius, environnement et sciences aquatiques, Neuchâtel.
Quelle est la situation de l’apron en Suisse ?
Dans les années 1980, des aprons occupaient la boucle jurassienne du Doubs et environ 6 km du Doubs franco-suisse, soit plus de 36 km de cours d’eau. Puis seulement 20 km en 2010-2012. Entre 2016 et 2019, on ne dénombre plus que trois sites avec des aprons répartis sur une dizaine de kilomètres. Un seul individu a pu être observé en 2019, ce qui place ce poisson parmi les vertébrés les plus menacés du pays.
Des projets de réintroduction sont-ils envisagés comme en France ?
Les autorités ne l’envisagent pas pour l’instant. D’abord parce que la population d’aprons du Doubs est génétiquement distincte de celles connues en France. Et puis, avant de projeter toute réintroduction, il faut s’assurer que les menaces ayant conduit au déclin ont pu être écartées et que les mesures d’amélioration prévues ont des effets.
Quelles mesures de conservation sont mises en place en Suisse pour sauver l’apron ?
Le Doubs fait l’objet d’un plan d’action national centré sur l’apron. Les variations de débit provoquées par l’exploitation hydroélectrique ont été atténuées. Une rivière a été construite pour permettre le contournement du seuil de Saint-Ursanne (JU). La qualité des eaux sera quant à elle plus longue à garantir car elle doit suivre des processus complexes impliquant beaucoup d’acteurs. Le jeune apron trouvé en 2019 prouve qu’une reproduction naturelle a encore eu lieu en 2018. Mais la partie est loin d’être gagnée.
Création infographique : Stéphanie Wauters
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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