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Option réintroduction

En Wallonie, feu vert pour la rainette

L’opération avait fonctionné aux Pays-Bas, puis en Flandre belge… Au tour de la Wallonie de retrouver la rainette arboricole ! Le point avec l’initiateur du projet, Charles Carels.

L’opération avait fonctionné aux Pays-Bas, puis en Flandre belge… Au tour de la Wallonie de retrouver la rainette arboricole ! Le point avec l’initiateur du projet, Charles Carels.

Charles Carels Membre du groupe de travail Rainettes, au pôle herpétologique Raînne de Natagora.

Comment est né ce projet dont vous êtes le moteur ?

La rainette avait disparu de Wallonie il y a plus de trente ans. Comme sa réintroduction a été un succès à la fin du XXe siècle en Flandre voisine, nous nous sommes inspirés de cet exemple.

Les conditions étaient-elles réunies ?

Sur les quatre sites sélectionnés, oui. En partenariat avec des réserves, des agriculteurs ou encore des terrains militaires, les habitats ont été analysés et améliorés afin de répondre aux exigences de l’espèce.
À savoir la présence de mares, dépourvues de poissons, et un environnement riche en prairies humides non fauchées, avec des haies et une végétation fournie. Nous avons d’ailleurs été récompensés de nos efforts avec la première reproduction notée ce printemps !

Excellente nouvelle, racontez-nous !

C’est le signe du succès de la réintroduction de toutes jeunes rainettes en 2022, première année du projet. Les mâles, matures à l’âge de 1 an, ont chanté dès 2023. Les femelles, qui peuvent se reproduire à 2 ans, sont arrivées à maturité ce printemps. Résultat, nous avons observé des accouplements, des pontes, des têtards ou des jeunes de l’année sur les quatre sites ! L’un d’eux abritait même un chœur de 100 mâles chanteurs.

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D’où venaient les jeunes rainettes relâchées dans la nature en 2022 ?

De pontes prélevées dans la province flamande de Limbourg. Justement là où les populations réintroduites il y a quelques décennies sont aujourd’hui florissantes. Les œufs ont été accueillis dans divers lieux comme l’Aquarium-Muséum de Liège, mais aussi chez des particuliers.

Des particuliers ?

Oui ! Après sélection des candidatures, des volontaires ont pu accueillir en aquarium les précieuses pontes. Avec des consignes sanitaires strictes et une assiduité quotidienne dans le renouvellement d’eau et le nourrissage, le succès d’éclosion puis de survie est bien meilleur qu’en milieu naturel. Une fois métamorphosées et disposées à entrer en phase terrestre, les jeunes grenouilles intègrent un terrarium. Enfin vient le moment du lâcher.

© Mathieu Gillet

Quel privilège pour les éleveurs amateurs…

Bien sûr, c’est un grand moment d’émotion pour les familles. Il faut voir les enfants, la larme à l’œil, lâcher leurs bébés rainettes ! C’est aussi ça le but de ce projet, bénéficier de l’image sympathique de la rainette pour sensibiliser la population et les acteurs à la nature, à l’intérêt des mares et de la biodiversité qui y vit. C’est bien plus que faire revenir une espèce en Wallonie !

Le saviez-vous ?

1 000 : Nombre d’œufs qui peuvent être pondus par une femelle de rainette verte, par petits paquets de quelques dizaines fixés à la végétation aquatique. Leur chance de survie est favorisée par l’absence de prédateurs comme les poissons. Raison pour laquelle cette espèce pionnière colonise des mares temporaires, des fossés inondés ou des points d’eau agricoles.

Hylidés : La rainette arboricole – ou verte – fait partie des hylidés, une famille d’amphibiens différente des grenouilles vraies, les ranidés, comme la grenouille rousse. Hyla arborea est présente en Suisse et dans une large moitié nord de la France, pays où elle est remplacée par la rainette méridionale dans le Sud-Ouest et le Midi.

Pas son heure : Le sonneur à ventre jaune a échappé à l’extinction en Normandie. Grâce à une réintroduction réussie après élevage en captivité, le petit crapaud brun, noir et jaune a vu sa population grimper de 80 à plus de 1 100 individus entre 2019 et 2023. Un projet porté par l’Union régionale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement et l’observatoire batracho-herpéto­logique normand.

© Ingo Arndt / naturepl.fr

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Couverture de La Salamandre n°284

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 284  octobre - novembre, article initialement paru sous le titre "La belle verte, le retour"
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