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La révolution des abeilles

La coopération chez l’abeille domestique

L’union fait la force. C’est sans doute en réponse aux nombreux parasites qui attaquent leurs larves que les abeilles ont inventé la vie sociale.

L’union fait la force. C’est sans doute en réponse aux nombreux parasites qui attaquent leurs larves que les abeilles ont inventé la vie sociale.

La plupart des 600 différentes abeilles que l’on peut observer chez nous sont des individualistes. Les femelles aménagent une série de cellules garnies chacune de pollen et d’un œuf. Un garde-manger pour de nombreux profiteurs, à commencer par les abeilles-coucous (voir notre article : Pavillons de rêve), mais aussi pour de minuscules guêpes aux reflets métallisés - les chrysides - ou des bombyles, mouches butineuses à longue trompe. Tous profitent de l’absence momentanée de leur hôte pour glisser leur œuf dans la cellule.

Voisins et familles

Nicher à côté de ses semblables est peut-être une première réponse aux visites de ces parasites. Des abeilles qui groupent leurs nids par centaines ou par milliers, par exemple sur un banc de sable, contrarient grâce à cette seule proximité la stratégie de leurs ennemis.
Dans certains cas, plusieurs abeilles collaborent pour construire un nid commun où elles déposent chacune leur progéniture. Ce pas de plus vers la vie sociale améliore la sécurité du couvain.

Chez d’autres, on observe la naissance de véritables entreprises familiales. La femelle fondatrice pond seule une première série d’œufs, puis surveille et nourrit les larves jusqu’à la naissance de ses filles. Celles-ci vont l’aider à élever une deuxième, voire une troisième génération. Dès la naissance de ces ouvrières, la fondatrice ne quitte plus le nid pour se vouer exclusivement à la ponte et à l’entretien des larves : c’est déjà la reine d’une colonie miniature !

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Les filles de l’abeille Lasioglossum malacharum aident la femelle fondatrice à élever une deuxième, puis une troisième génération dans une simple galerie ramifiée qu’elles creusent dans le sable. / © Andreas Müller

Une ville, un peuple

Parmi ces abeilles devenues sociales, certaines ont développé de véritables différences morphologiques entre reine et ouvrières. Enfin, la dernière étape consistera évidemment à permettre aux colonies de survivre à l’hiver, et par conséquent de durer plusieurs années. Entre autres exemples réussis, les abeilles domestiques construisent des cités de cire qui comptent des dizaines de milliers d’ouvrières !

En plein dans le miel

colonies de bourdons
Les colonies de bourdons peuvent compter une centaine d’ouvrières pour une seule reine. Mais ces villages souterrains ne font pas de réserves de miel. Par conséquent, ils ne survivent pas à l’hiver. / © Albert Krebs

L’extraordinaire diversité des abeilles présente donc toutes les étapes qui mènent à une vie sociale hautement élaborée. Mais n’imaginez pas que cette évolution se soit faite une seule fois et dans un seul sens. Le degré le plus raffiné de communauté a été inventé indépendamment par au moins huit groupes d’abeilles. Et puis, si beaucoup de solitaires sont devenues sociales, on connaît des lignées d’abeilles communautaires redevenues individualistes.

Quoi qu’il en soit, la persistance sur des mois ou des années d’une société petite ou grande contraint les abeilles à la polyvalence. Elles doivent en effet pouvoir exploiter successivement diverses sources de pollen. C’est l’une des principales qualités de l’abeille domestique, espèce probablement originaire du Proche-Orient. L’homme l’a adoptée pour son miel et sa cire. Il l’a emmenée avec lui sur tous les continents.

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Chaque andrène fauve s’occupe de son propre nid, mais ces abeilles s’installent par centaines les unes à côté des autres. / © Albert Krebs

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La révolution des abeilles

Couverture de La Salamandre n°185

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 185  Avril - Mai 2008, article initialement paru sous le titre "La coopération ? C’est leur rayon"
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