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Vipère, la pacifique

La femelle vipère ne pond pas d’œufs

Dévouée corps et âme aux bébés qu’elle porte de mai à septembre, la femelle vipère risque jusqu’à la mort pour donner la vie à des bébés déjà formés.

Dévouée corps et âme aux bébés qu’elle porte de mai à septembre, la femelle vipère risque jusqu’à la mort pour donner la vie à des bébés déjà formés.

Combien de crocs, de roues de voitures ou de coups de bâtons une femelle vipère doit-elle éviter durant les cinq longues années nécessaires à sa maturité sexuelle ? En plus de cela, condition sine qua non pour devenir maman, il lui faut accumuler d’importantes réserves de graisse après la fin de l’hiver.

Nœuds de vipères

En avril ou mai, une femelle d’aspic disponible peut être convoitée par plusieurs mâles. Bras de fer entre prétendants ou entrelacements mixtes expliquent les fameux nœuds de vipères. Une fois fécondée, l’héroïne passe le plus clair de son temps à chercher la chaleur du soleil, prenant des risques parfois inconsidérés pour n’en rater aucune calorie. Une averse ? Pas la peine de perdre du temps à se cacher, autant attendre le prochain rayon bienfaiteur. Un prédateur ? Mieux vaut miser sur la chance d’y échapper et rester au soleil. La règle du jeu est simple : chaque seconde supplémentaire d’accumulation de chaleur réduit la durée de la gestation. Bien vite, la place prise par les embryons dans le ventre empêche la porteuse de s’alimenter. Ce corps longiligne trouve ici de bien concrètes limites.

Un serpent vivipare

Jeûner et se chauffer. Leur emploi du temps monotone fait des femelles gestantes les vipères les plus faciles à voir en plein été. Pendant des mois, Super-Maman distribue ses réserves à ses vipéreaux en attendant la délivrance. Un beau jour de fin août ou de septembre, la mise bas libère trois à treize bébés parfaitement formés. Des vipères miniatures et autonomes nées du miracle de la viviparité.

Dès lors, ces prédateurs effilés d’à peine 5 g sont capables de capturer, tuer et avaler un petit lézard. En montagne, ou par météo défavorable, la parturition peut avoir lieu seulement en octobre. Dans ces cas extrêmes, la mère ainsi que ses rejetons devront passer l’hiver sans avoir mangé. Ce défi pour la vie tourne souvent à la tragédie : moins de trois femelles sur dix survivent à leur première mise bas. Profondément affaiblies, les survivantes attendent souvent trois ans avant de se reproduire à nouveau.

Sans excès

La vipère femelle ne se reproduit pas chaque année. Elle met généralement au monde moins de dix vipéreaux par portée. Une stratégie fragile qui interdit toute prolifération.

Poussez !

Contrairement aux couleuvres qui sont ovipares ou ovovivipares, les vipères européennes sont vivipares. De jeunes vipéreaux totalement formés sont expulsés les uns après les autres.

La couleuvre, elle, pond des œufs. Découvrez leur éclosion en images.

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Vipère, la pacifique

Couverture de La Salamandre n°252

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 252  Juin - Jullet 2019, article initialement paru sous le titre "Une mère courage"
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