© Frank Hecker

Cet article fait partie du dossier

Les plantes carnivores à l’attaque!

La chasse à la glu de la grassette

Tremblez, moucherons ! Le droséra n’est pas seul. D’autres feuilles gluantes comme celles de la grassette vous attendent au ras du sol.

Tremblez, moucherons ! Le droséra n’est pas seul. D’autres feuilles gluantes comme celles de la grassette vous attendent au ras du sol.

Violette ou blanche, la floraison délicate de la grassette est pleine de fraîcheur. Le nom de cette petite plante évoque l’aspect graisseux de ses feuilles vert pomme. En latin, Pinguicula c’est la petite grasse. Cherchez plutôt la grassette en montagne, au soleil sur des sols détrempés, parfois à même la roche le long d’un filet d’eau.
Les racines extrêmement réduites de la grassette ne suffisent pas pour la ravitailler. Mais chacune de ses feuilles est un redoutable piège à moucherons. Une fois que l’un d’entre eux s’est collé au piège, la surface du limbe située juste en dessous s’enfonce légèrement. Cette dépression se remplit d’enzymes comme un estomac temporaire. La digestion commence une heure environ après la capture et dure deux jours pour une mouche de petite taille. Sur la douzaine de feuilles que peut compter un individu, il peut y avoir des dizaines de victimes à divers stades de liquéfaction.

Le piège de la grassette rappelle celui du droséra avec une même combinaison de poils à glu transparente et de glandes digestives. Mais la génétique moléculaire est catégorique : la première appartient au groupe des lamiales en compagnie de la sauge ou du thym. Et le second se situe avec les œillets et les cactus du côté des caryophyllales. Il semble donc que la nature ait résolu deux fois le même défi avec des ingrédients similaires.

La glu de la grassette
Grassette vulgaire, Pinguicula vulgaris / © Frank Hecker

Sarcophages vides

Le bord des feuilles de grassettes est retroussé vers le haut pour éviter que la pluie ne lessive trop vite leur butin. Quand la digestion d’un insecte est terminée, il n’en reste plus qu’une enveloppe sèche et vide qui sera évacuée par la prochaine averse.

Compléments alimentaires

En plus des moucherons, les feuilles de la grassette digèrent un grand nombre de grains de pollen qui atterrissent au petit bonheur la chance. Cet apport peut représenter jusqu’à 70% de l’azote absorbé.

Tête chercheuse

Chez le droséra, tout contact avec la tête d’un tentacule provoque une excitation électrique. Si cette stimulation est suffisamment forte ou qu’elle se répète, un potentiel d’action se propage dans toute la feuille de la même manière que chez des cellules sensorielles animales. Ce signal fait d’abord converger les tentacules vers le centre, puis il déforme la feuille tout entière pour envelopper la victime. Entre-temps, la digestion commence.

Droséra, grassette etc.
© Jean-Philippe Delobelle
Droséra, grassette etc.
Silène visqueux / © Pernilla Bergdahl / Bios

Fausses carnivores

Comment le piège de la grassette ou du droséra est-il apparu ? On suppose que les plantes sont d’abord devenues collantes pour stopper les insectes qui veulent les grignoter. Une fois englués, ceux-ci finissent par étouffer ou mourir de faim. C’est la tactique du tabac, de la passiflore, de la sauge glutineuse ou encore du silène visqueux qui tuent sans digérer ni assimiler.

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Les plantes carnivores à l’attaque!

Couverture de La Salamandre n°228

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 228  Juin - Juillet 2015, article initialement paru sous le titre "Chasse à la glu végétale"
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