La pluie et les hommes
Trop rare, trop puissante, voire même destructrice, la pluie semble ne jamais tomber où on l'attend. Tour d'horizon de notre rapport au déluge.
Trop rare, trop puissante, voire même destructrice, la pluie semble ne jamais tomber où on l'attend. Tour d'horizon de notre rapport au déluge.
Pluies absentes
Les épisodes de sécheresse, rendus de plus en plus précoces, intenses et fréquents par le changement climatique, affectent une multitude d’êtres vivants. L’humain n’est pas épargné. Dans nos régions, le manque d’eau restreint certaines activités comme la production d’énergie (hydroélectricité et refroidissement des centrales nucléaires) et provoque parfois même une interruption de l’approvisionnement en eau potable. Les sols argileux se rétractent en séchant, ce qui entraîne des mouvements de terrain fissurant les bâtiments. Les rendements agricoles sont directement affectés par les longues périodes arides. L’irrigation, loin de régler le problème, assèche encore davantage les nappes phréatiques. Autre problème : moins il y a d’eau dans les rivières, lacs et nappes, plus les polluants y sont concentrés. Ces conséquences doivent nous inciter à revoir nos usages de l’eau, trop longtemps considérée chez nous comme une ressource illimitée. Cela implique une évolution des comportements individuels, mais pas seulement ! Pratiques agricoles et industrielles, politiques publiques ou législation, toute la société doit s’adapter pour réduire notre consommation d’or bleu.
Nos astuces pour économiser l’eau au jardin.
Pluies destructrices
En octobre 2020, la tempête Alex a provoqué des dégâts considérables dans les Alpes-Maritimes. Par endroits, il est tombé plus de 660 mm en 24 h, autant qu’en une année à Paris ou à Sion. Dans ce seul département, ces intempéries ont coûté la vie à dix personnes, 480 bâtiments ont été très endommagés ou détruits et 100 km de routes emportés. La multiplication de ce type de catastrophes est liée à la combinaison de deux facteurs. D’une part, le changement climatique rend les épisodes pluvieux extrêmes plus fréquents et plus violents. D’autre part, nous avons construit de nombreux bâtiments en zone inondable, sans prendre en compte les risques. Les revêtements de béton et de bitume aggravent la situation en empêchant l’eau de s’infiltrer dans le sol. La pluie tombée sur de grandes surfaces imperméables s’accumule alors en torrents dévastateurs, provoquant des dégâts considérables.
Pluies acides
Véritable fléau écologique de la fin du XXe siècle, les pluies acides ont provoqué le dépérissement de forêts, notamment en Scandinavie, en Allemagne et dans les Vosges. La présence dans l’atmosphère d’oxydes de soufre et d’azote réduit le pH des eaux et des sols et entraîne un lessivage des nutriments. Ces polluants peuvent être émis par les éruptions volcaniques ou la foudre. Mais ils proviennent avant tout de l’industrie et des transports. Si les émissions de soufre ont diminué ces dernières décennies, les rejets en azote du trafic routier et de l’agriculture restent élevés. Moins inquiétant que dans les années 1980, le phénomène reste d’actualité dans certaines régions. En raison des grandes quantités de ces éléments nocifs accumulées dans la terre, il faudra plusieurs décennies avant que sa composition chimique soit à nouveau équilibrée.
Accueillir à nouveau la pluie
Des décennies durant, l’humain a cherché par tous les moyens à dompter l’eau en la canalisant, en déviant les cours d’eau ou en asséchant des zones humides. La qualité de l’eau s’est dégradée au détriment de la faune et de la flore aquatiques et les fortes crues se sont multipliées. Petit à petit, nous réalisons que ce n’était pas la bonne méthode et que nous devons travailler avec l’eau plutôt que contre elle. Des travaux sont donc entrepris pour redonner aux rivières leur tracé initial et en faire à nouveau des milieux vivants, plus efficaces pour collecter les eaux de pluie. C’est le cas dans le canton de Genève, où une loi adoptée en 1997 vise à « protéger et reconstituer les cours d’eau et leur paysage et ainsi favoriser durablement la biodiversité ». Des actions de renaturation ont depuis eu lieu sur de nombreuses rivières telles que l’Aire. Avec des rives plus sauvages, de larges méandres et des berges végétalisées, la biodiversité est de retour et le risque d’inondation est réduit. Gagnant-gagnant !
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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