La Salamandre plante des arbres de vie dans le jura suisse
La Fondation rurale interjurassienne repeuple les précieux vergers haute-tige. Pour son 250e numéro, La Salamandre a participé à la plantation de 250 arbres.
La Fondation rurale interjurassienne repeuple les précieux vergers haute-tige. Pour son 250e numéro, La Salamandre a participé à la plantation de 250 arbres.
Planter des arbres fruitiers de part et d’autre du Jura franco-suisse comme symbole de longévité d’une nature sans frontière ? Voilà l’idée de La Salamandre pour célébrer son 250e numéro. Coup de chance, deux organisations œuvrent pour pérenniser les vergers haute-tige entre Delémont et Montbéliard. Versant suisse, la Fondation rurale interjurassienne est aux manettes. Et c’est sur l’exploitation d’Eric Balmer, l’un des agriculteurs participants, que l’équipe de votre revue nature a retroussé ses manches le 20 mars dernier pour planter une trentaine d’arbres.
Alors que des fleurs odorantes habilleront bientôt les pommiers, pruniers et autres cognassiers pour le plus grand bonheur des butineurs, le paysan de Courcelon se réjouit du chemin parcouru. Car, lorsqu’il a racheté son domaine, il y a deux ans, le tableau était plus fade. « Il n’y avait que des champs, peu de vie sauvage et les quelques arbres existants n’étaient pas entretenus. Je me suis occupé d’eux et j’en ai replanté 190, en plus de ceux de La Salamandre. Je pourrai ainsi produire un peu de cidre et des fruits secs tout en offrant le gîte et le couvert à nombre d’animaux », se réjouit l’agriculteur en reconversion bio.
Ce témoignage résume bien les raisons qui poussent la Fondation rurale interjurassienne à sauvegarder les vergers haute-tige. L’aventure a commencé en 2005, par un recensement des arbres fruitiers et l’inventaire des distilleries et pressoirs. « Nous avons été agréablement surpris par le nombre et la densité des vergers restants ainsi que par le potentiel d’amélioration des infrastructures et des réseaux écologiques, se souvient Victor Egger, responsable du projet. Mais il manquait tout de même 6 000 arbres. D’où l’urgence de préserver ce précieux patrimoine. »
“L’idée est aussi de faire revenir les gros insectes comme la cétoine dorée.
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Résultat, quinze ans plus tard : 10 000 fruitiers plantés, 600 agriculteurs investis, des produits locaux valorisés et une biodiversité redynamisée. Sur ce point, c’est la rare chouette chevêche qui se frotte les serres. Habituée à nicher dans les cavités des vieux arbres, elle bénéficiera à long terme du renouvellement des vergers. D’ici là, elle profite déjà des nichoirs installés à proximité. « L’idée est aussi de faire revenir les gros insectes comme la cétoine dorée en demandant aux propriétaires de laisser sur pied les arbres morts ou de faire des tas de bois et de cailloux. Ces bestioles servent de proies aux chouettes et à d’autres rapaces en cas de pénurie de campagnols », expose Arnaud Brahier du collectif Chevêche-Ajoie. Autant de conseils qu’Eric Balmer compte appliquer dans son verger.
En vidéo, l’équipe de La Salamandre plante un verger chez Eric Balmer le 20 mars dernier.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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