Le chêne en chiffres
Combien de feuilles porte-t-il ? A quelle vitesse monte sa sève ? A quel âge commence-t-il à se reproduire ? 17 infos édifiantes sur le chêne !
Combien de feuilles porte-t-il ? A quelle vitesse monte sa sève ? A quel âge commence-t-il à se reproduire ? 17 infos édifiantes sur le chêne !
2 300 espèces
C’est la diversité minimale d’oiseaux, mammifères, invertébrés, mousses, lichens et champignons qui peuvent vivre sur les chênes pédonculés et sessiles en Angleterre. Parmi ces espèces, 326 sont si étroitement liées à ces arbres qu’elles ne peuvent pas exister en leur absence. C’est 7 fois plus que sur le frêne.
750 mètres cubes
Tel est le volume de sol que peuvent explorer les racines d’un seul chêne. En général, les sept ou huit plus grosses forment l’armature souterraine principale de l’arbre. Elles se subdivisent pour parcourir les alentours jusqu’à plus de 20 m du tronc, mais sans s’aventurer très profond. Plus bas, des exploratrices dispersées peuvent descendre à plus de 4 m. Certaines se glissent dans les fissures de la roche pour dénicher eau et nutriments.
20 à 40 ans
C’est l’âge à partir duquel les chênes commencent à se reproduire. Les arbres isolés, qui ne sont pas soumis à la concurrence du voisinage, peuvent croître et porter des glands rapidement. Pour les individus forestiers, la priorité est de se faire une place au soleil, ils produiront donc leurs premiers fruits beaucoup plus tard. Une fois lancés, ils peuvent ensuite fructifier durant plusieurs centaines d’années.
450 à 600 espèces
Voilà le nombre de chênes différents qui poussent à travers le monde, principalement en Amérique du Nord et centrale ainsi qu’en Asie du Sud-Est. On compte huit espèces autochtones en France et en Suisse, pour une petite trentaine dans toute l’Europe. Un score plutôt modeste en comparaison à d’autres régions du globe. A lui seul, le Mexique en abrite plus de 150, dont beaucoup n’existent nulle part ailleurs. Ces chiffres sont cependant approximatifs puisque ces arbres s’hybrident fréquemment entre eux, brouillant les limites entre espèces.
500 ans environ
Tel serait l’âge des plus vieux chênes du monde. Eh oui, les mathusalems que l’on prétend millénaires sont probablement beaucoup plus jeunes qu’on le croit. Leur âge canonique, rarement étayé par une datation scientifique, serait le plus souvent issu de l’imagination populaire et du folklore local. Cela ne ternit d’ailleurs en rien leur mérite : peu nombreux sont les arbres feuillus à avoir une vie aussi longue.
61 mètres
C’est la taille du plus haut chêne jamais mesuré. Mort en 1938, le chêne de Mingo poussait dans les montagnes des Appalaches, à l’est des Etats-Unis. En Europe, les plus grands individus atteignent une quarantaine de mètres, l’équivalent d’un immeuble de 15 étages.
2 à 8 ans
C’est l’intervalle qui sépare deux bonnes années à glands. Cette stratégie est utilisée par le chêne pour limiter l’impact des animaux friands de ses fruits. Les années pauvres en nourriture, mulots et campagnols ne subsistent qu’en petits effectifs. Puis, les arbres fructifient de manière synchronisée et les granivores se retrouvent submergés. Ils font des réserves en enterrant quantité de glands, dont ils ne consomment ensuite qu’une partie. Les oubliés peuvent alors germer tranquillement.
7 mètres/heure
Voilà la vitesse de pointe que peut atteindre la sève montant dans un tronc de chêne. C’est 150 fois moins rapide que le sang qui sort de notre cœur ! Et encore, le fluide vital de l’arbre se déplace habituellement à quelques centimètres par heure.
A ce rythme, il lui faut plusieurs jours pour circuler des racines aux plus hautes branches.
20 centimètres
C’est l’épaisseur que peut atteindre l’écorce du chêne-liège, 30 fois plus que celle du hêtre. Véritable armure contre les incendies, elle est constituée d’une multitude de cellules creuses riches en subérine, une substance aux excellentes propriétés isolantes. Une protection bien utile en région méditerranéenne ! Après le passage du feu, de nouveaux bourgeons apparaissent rapidement pour remplacer les feuilles et les rameaux détruits.
700 000 feuilles
C’est le nombre de panneaux solaires miniaturisés qu’un chêne dans la force de l’âge peut produire chaque année. C’est environ 7 fois plus qu’il n’y a de cheveux sur une tête humaine. En cas d’attaque massive de chenilles, une seconde génération de feuilles peut se développer. Celles-ci resteront toutefois petites et ce sursaut vital réduira les capacités de reproduction de l’arbre les années suivantes.
5 Mio d’hectares
C’est à peu près la surface des chênaies en France, qui représentent donc près d’un tiers des forêts du pays. Cela témoigne de conditions idéales pour leur croissance dans l’Hexagone, depuis les grandes futaies du Centre jusqu’aux garrigues méditerranéennes. A contrario, les chênes ne couvrent même pas 2 % des boisements de Suisse, un pays montagneux plus favorable aux essences d’altitude comme le hêtre, le sapin ou l’épicéa.
50 à 60Mio d’années
C’est l’âge des plus anciens fossiles de chênes connus, ce qui place leur émergence peu après la disparition des dinosaures. Aujourd’hui, ils représentent plus de la moitié des espèces de la famille des fagacées, qui compte aussi les châtaigniers et les hêtres.
600 000 glands
C’est ce qui peut tomber sur un seul hectare de chênaie lors d’une année productive. Avec un poids moyen de 4,5 g par fruit, cela représente 2,7 t de nourriture pour les animaux des bois. Pas étonnant que certains d’entre eux les cachent en quantité pour les consommer plus tard. Problème : les glands ainsi stockés germent rapidement et perdent une grande partie de leur valeur nutritive. Pour éviter cela, certains écureuils asiatiques et américains ont appris à en ôter l’embryon.
40 %
Telle est la teneur moyenne en glucides des glands du chêne vert, 2 fois plus riche que la pomme de terre. Si on y ajoute 20 % de lipides et 5 % de protéines, on obtient un aliment très énergétique. Problème : ils contiennent aussi des tanins qui rendent difficile leur digestion et sont même toxiques pour certains animaux, humains y compris. En Amérique, des oiseaux ont trouvé la parade avec une autre espèce de chêne : ils consomment uniquement la base du fruit, où ces substances sont moins concentrées.
300 espèces
C’est la diversité d’insectes phytophages qui peuvent se régaler des feuilles de chêne pédonculé. Heureusement, tous n’attaquent pas en même temps. Au printemps apparaissent les mâcheurs, notamment des chenilles qui grignotent le feuillage encore tendre. Dans un deuxième temps arrivent les piqueurs, souvent des punaises et des pucerons qui se nourrissent de la sève. Puis viennent les foreurs, dont les larves consomment l’intérieur des feuilles, et les parasites, surtout des guêpes minuscules dont les pontes sont à l’origine des galles.
200 litres
C’est la quantité d’eau que peut pomper un chêne en un seul jour. Plusieurs mécanismes permettent à cette nouvelle sève d’atteindre les plus hautes branches. Vu la faible taille des canaux conducteurs, la force de capillarité fait monter le fluide vital, à la manière d’une éponge dont un bout est trempé dans un verre. Par ailleurs, la différence de concentration en sucre entre feuilles et racines provoque également une pression verticale par le phénomène d’osmose. Et enfin, l’évaporation intense au niveau de la canopée crée un appel d’eau qui aspire littéralement le précieux liquide vers le haut.
650 mètres carrés
Telle est la surface totale des feuilles d’un grand chêne, recto verso. Pour se débarrasser des poussières, champignons parasites et autres micro-organismes herbivores qui les salissent et les abîment, l’arbre fait appel à un service de nettoyage un peu particulier : les acariens. Des poils minuscules situés sous les nervures forment des abris pour ces petits arachnides. En retour, ces derniers grignotent tout ce qui se dépose sur les feuilles.
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Cet article fait partie du dossier
Chêne, arbre de vie
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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