© Jean-Luc Wisard d’après Sacrificed to a man-eating plant, American Weekly, 1920

Cet article fait partie du dossier

Les plantes carnivores à l’attaque!

10 histoires sur la découverte des plantes carnivores

Longtemps, personne n’a osé y croire. Quand Darwin a enfin prouvé son existence, la plante carnivore a commencé à susciter mille fantasmes parfois osés. Morceaux choisis.

Longtemps, personne n’a osé y croire. Quand Darwin a enfin prouvé son existence, la plante carnivore a commencé à susciter mille fantasmes parfois osés. Morceaux choisis.

Entre 1404 et 1438

L’énigmatique manuscrit

Le Voynich Code est un mystérieux document de 262 pages écrit dans un alphabet encore inviolé à ce jour. On ignore s’il s’agit d’un traité de botanique, d’alchimie ou d’un simple canular. Ce manuscrit anonyme présente page 56 la plus ancienne représentation d’une plante carnivore, un droséra parfaitement reconnaissable.

1576

La découverte attendra

Le botaniste flamand Mathias de l’Obel décrit une étrange plante à grandes feuilles en cornet originaire de Floride : la sarracénie. Mais le savant passe complètement à côté de la nature insectivore de sa trouvaille. Idem un siècle plus tard quand le gouverneur Flacourt découvre le népenthès à Madagascar. Pendant ce temps, en Europe, personne ne veut voir les moucherons collés sur les droséras.

1768

La gifle de Linné

Le négociant londonien John Ellis reçoit quelques exemplaires vivants d’une plante des marais de Caroline. Cette curiosité a des feuilles en mâchoires dentées qui se referment en une fraction de seconde sur tout insecte qui se pose dessus. Le monde scientifique est en ébullition. Ellis envoie sa description de la dionée attrape-mouche au Suédois Linné. Mais le pape de la botanique commente durement ce cas « contre les lois de la nature établies selon la volonté divine » . Une réaction qui consacre pour un siècle les préjugés.

1784

Presque carnivore

Malgré Linné, la dionée fascine. La plante est cultivée dans les principaux jardins botaniques d’Europe. Dans son encyclopédie, Diderot emploie pour la première fois prudemment les termes de plante presque carnivore. Un concept est né ! Quelques années plus tard, le botaniste américain Wiliam Bartram prouve que le liquide contenu dans les feuilles de sarracénies a des propriétés digestives.

Le mythe carnivore

1875

Une démonstration magistrale

Le 2 juillet, après quinze ans de recherches, Charles Darwin publie un livre explosif. Dans Insectivorous plants , le savant démontre que les droséras attirent toutes sortes de proies, les capturent puis les digèrent. Il parle de tentacules et de glandes digestives, mesure la croissance des individus dopés par du blanc d’œuf… et élargit finalement ses expériences aux dionées et aux utriculaires. Certaines réactions sont violentes et l’ouvrage taxé de bric-à-brac scientifique. N’empêche qu’il n’y a désormais plus grand monde pour contester l’incontestable.

1878

De carnivore à anthropophage

L’explorateur Carl Liche raconte dans un journal de Karlsruhe son voyage à Madagascar et sa rencontre avec les indigènes Mkodos qui se livrent à des sacrifices humains avec une plante étrange. Le monstre est décrit comme une espèce d’ananas de trois mètres de haut avec huit feuilles à son sommet entourant une cuvette remplie d’un liquide mielleux. L’Allemand raconte le sacrifice d’une femme dévorée vivante par l’arbre anthropophage. L’histoire fait le tour du monde avant qu’on ne découvre bien plus tard que rien n’a existé, pas même le prétendu Carl Liche.

1907

Suzanne monstrueuse

Dans son livre Le chercheur de merveilleux, le journaliste et champion d’escrime Jean Joseph-Renaud raconte l’histoire d’un héros qui nourrit une plante carnivore toujours plus grande. « Suzanne atteignit deux mètres. J’abrège : elle grandit de plus en plus et il finit par lui falloir des agneaux, puis des moutons...»

Le mythe carnivore
D’après le droséra du Voynich Code XVe siècle / © Jean-Luc Wisard d’après le droséra du Voynich Code XVe siècle

1960

La petite boutique des horreurs

Dans une comédie musicale américaine, le jeune fleuriste Seymour est propriétaire d’une plante carnivore qu’il baptise Audrey Junior par amour pour Audrey, sa collègue de travail. Une fois encore le végétal est associé à une figure féminine. Hélas, la plante prend goût au sang humain et grandit jusqu’à ce que son propriétaire doive lui fournir de nombreuses victimes… Un classique repris au cinéma en 1986 et cinq ans plus tard en dessin animé.

1986

L’amant dévoré

Cette année-là, Catherine Rabier publie une nouvelle érotique qui raconte les plaisirs solitaires d’un original qui finit par perdre la vie en la communiquant à sa fleur carnivore. Gasp !

2009

Déformations contemporaines

Dans le film L’âge de glace 3 , les héros arrivent dans un monde où on reconnaît des sarracénies et des népenthès. Ils sont même emprisonnés par une plante carnivore imaginaire, mi-dionée, mi-rafflesia. Aujourd’hui, même les jeux vidéo s’y mettent. En cherchant un peu, vous trouverez de jolis monstres végétaux sur Wii et autres 3DS…

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Les plantes carnivores à l’attaque!

Couverture de La Salamandre n°228

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 228  Juin - Juillet 2015, article initialement paru sous le titre "Le mythe carnivore"
Catégorie

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