Le lézard des murailles en détail
Mini-varan ou faux serpent, vert perroquet ou brun discret, les lézards ont plusieurs visages. Portrait du plus commun : le lézard des murailles.
Mini-varan ou faux serpent, vert perroquet ou brun discret, les lézards ont plusieurs visages. Portrait du plus commun : le lézard des murailles.
C’est quoi un lézard ? Un reptile à quatre pattes ? Non ! La tortue n’est pas d’accord et l’orvet serait à deux doigts – s’il en avait ! – de se vexer. Plongeons un instant dans la grande classification du vivant, ce chantier sans fin qui occupe nombre de taxonomistes et systématiciens depuis des siècles. Le lézard des murailles qui détale sur le pas de votre porte est un reptile, c’est certain, bien que ce terme renvoie aujourd’hui à une notion bien plus large puisqu’il engloberait théoriquement aussi les oiseaux…
Dans nos régions, les reptiles dits non aviens regroupent trois cohortes différentes : les tortues ou chéloniens, les serpents ou ophidiens et enfin les lézards au sens large ou sauriens. Ces derniers comprennent aussi bien les orvets et les geckos que les lacertidés, lézards au sens strict. Le lézard des murailles est le plus commun d’entre eux et en quelque sorte le modèle type que l’on peut observer partout en France. En Suisse, sa distribution est plus parcellaire (> interview). Podarcis muralis partage ses principales caractéristiques morphologiques avec les autres lacertidés : tête conique, cou bien distinct, corps allongé et robuste, quatre pattes bien développées et doigts frêles. La queue ? Longue et assez fine, elle est capable de se rompre par autotomie si nécessaire.
Un lézard, c’est aussi et surtout des écailles de tailles et de formes variées. Chez le lézard des murailles, les grandes plaques qui couvrent la tête se réduisent pour devenir de petites tuiles granuleuses sur le cou et le tronc. Sur le ventre, elles sont plates, contiguës ou légèrement imbriquées. Côté robe, c’est le sexe qui donne la couleur : apparat pour monsieur et sobriété pour madame.
Dans son mode de vie, le lézard des murailles ne fait pas dans l’originalité par rapport au reste de sa famille : il est actif le jour, affectionne les habitats chauds, pond des œufs et se régale de petits invertébrés. Singularité importante en revanche, il profite allègrement de la proximité des humains et s’épanouit, en bon commensal, dans les multiples gîtes et solariums que lui offrent les façades, les terrasses et les murets.
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C’est le nombre d’espèces de sauriens présents en France et en Suisse. Parmi eux, 15 lacertidés, dont quatre sont du genre Podarcis, à l’instar du lézard des murailles. Les trois quarts de cette diversité sont néanmoins limités aux régions méridionales.
Mâle
Femelle
Chacun sa tenue
Le lézard des murailles présente un dimorphisme sexuel marqué. Le mâle, plus robuste, arbore des couleurs franches bien que variables selon les individus. Alors que le motif général est marbré chez lui, il est nettement ligné chez la femelle par ailleurs largement brune. Les deux sexes possèdent une tache noire plus prononcée sur les flancs au-dessus de l’épaule.
De gare en gare
Sylvain Ursenbacher Coordinateur reptiles Suisse romande. Info fauna - CSCF et KARCH
Pourquoi le lézard des murailles, si répandu en France, n’est-il pas présent partout sur le Plateau suisse ?
La présence naturelle du lézard des murailles est limitée à l’ouest du Plateau et au pied du Jura. Plus à l’est, où le climat lui est moins favorable, son apparition est liée à une colonisation par les chemins de fer et d’autres activités humaines qui créent des habitats artificiels propices.
Dans les Alpes, le trouve-t-on uniquement dans les vallées ?
Ce lézard affectionne les zones chaudes et sèches. Plus on remonte les petites vallées alpines encaissées, plus les habitats sont frais. Les lézards agile et vivipare – qui supportent davantage l’humidité et la fraîcheur – le remplacent alors.
Le lézard des murailles continue-t-il de coloniser la Suisse ?
Oui, toujours grâce aux différentes voies de communication des humains. En plus de cette progression de proche en proche, le lézard des murailles est parfois implanté à de grandes distances avec le transport de matériaux qui peuvent contenir des œufs, des jeunes ou des adultes. Cela peut mélanger les sous-espèces entre le nord et le sud des Alpes.
Grande confusion
Le lézard catalan a longtemps été confondu avec le lézard des murailles. Il n’a été découvert en France qu’en 1972. Ce sosie plus svelte avec des yeux plus saillants et un iris plus clair est connu de l’est des Pyrénées jusqu’au sud de Lyon, ainsi que dans le Pays basque.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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