Les techniques des plantes pour attirer les insectes
Découvrez les techniques des fleurs pour forcer tirer les insectes à les butiner.
Découvrez les techniques des fleurs pour forcer tirer les insectes à les butiner.
Plaisir mutuel
Les couleurs et les parfums des fleurs n'ont d'autre but que d'attirer les insectes. Cependant, exciter ne suffit pas. Pour s'assurer un service durable, la plante doit fournir une contrepartie intéressante à l'entremetteur. C'est le nectar, un jus hautement énergétique.
Qui trouve-t-on parmi ces pollinisateurs assoiffés de ce sirop sucré ? Les rustiques scarabées, qui mangent hélas souvent les organes sexuels de la plante. Ou alors les diptères et les papillons qui, munis de leur longue trompe, sont bien utiles. Mais le top du top, ce sont bien entendu les abeilles. Très efficaces car capables d'apprentissage, fidèles aux sources d'approvisionnement, elles s'intéressent bien sûr au nectar. Mais aussi au pollen, un aliment hyperprotéiné dont elles nourrissent leurs larves et qui est très coûteux à fabriquer pour la plante. Ce qui provoque parfois un conflit d'intérêts entre les deux partenaires... Et des mécanismes chez le végétal empêchant une collecte trop efficace de son pollen.
Couleurs affriolantes
Les abeilles n'ont d'yeux que pour la couleur jaune, synonyme de nectar. Elles sont capables de voir les ultraviolets mais sont aveugles au rouge. Pour les ouvrières, cette couleur n'existe tout simplement pas. Comment se fait-il alors qu'elles soient si attirées par le coquelicot et ses fragiles pétales écarlates ?
Ou par les fleurs vertes de l'hellébore fétide ? C'est simple. Les premiers resplendissent en ultraviolets tandis que les secondes leur apparaissent d'un jaune appétissant. Les papillons, eux, font partie des rares insectes qui distinguent le rouge. Pas forcément un avantage pour eux dans nos régions, car la flore européenne compte très peu de représentantes de cette couleur.
Toilettes attractives
Les fleurs du marronnier d'Inde affichent deux couleurs différentes, le jaune et le rose-orange. Les fleurs en attente de pollinisation et gorgées de nectar sont d'un jaune ultra-attractif. Une fois pollinisées, elles rougissent, comme de confusion, et disparaissent aux yeux des pollinisateurs.
Fécondations orgiaques
Les composées comme la marguerite, le tournesol ou le chardon constituent une famille de plantes qui compte 13'000 espèces dans le monde, essentiellement des herbacées mais aussi quelques arbres et lianes. On les considère souvent comme un sommet évolutif des plantes à fleurs, au même rang que les orchidées.
A observer une marguerite, on croit avoir affaire à une seule fleur alors qu'elles sont en fait des centaines, appelées fleurons, agglutinées les unes contre les autres. Pour se faire remarquer des insectes, ces fleurs collectivistes se sont étroitement associées. Prises isolément, elles paraissent insignifiantes. Groupées en inflorescences, elles forment un étendard jaune irrésistible pour les insectes. Quand l'un d'eux leur rend visite, il ne pollinise pas une seule fleur mais des dizaines à la fois. De plus, elles ne s'épanouissent pas toutes en même temps afin d'être fécondées par des insectes différents et donc des pollens d'origine variée.
Voluptueux décolletés
Expertes en matière amoureuse, les fleurs guident les insectes qui se posent sur elles pour la première fois. Les pétales du géranium des prés sont munis de balises d'atterrissage blanches pour canaliser les visiteurs à la source du nectar. Au passage, les étamines déposent leur pollen sur le dos ou les flancs du soupirant ailé. Les digitales présentent des taches marbrées qui conduisent dans leur gorge. Quant à la pulsatille alpine ou à la fleur de fraisier, elles présentent un cœur jaune qui contraste avec des pétales blancs : une cible où l'insecte est invité à glisser sa trompe sans hésiter.
Retrouvez les autres stratégies intimes et parfois cocasses des fleurs
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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