Les 15 espèces de grues dans le monde

Grue blanche (Grus americana)

• A failli disparaître (15 survivantes en 1946), avant des efforts considérables de réintroduction.
• Des peuples indigènes d’Amérique du Nord se sont inspirés des grues pour leurs danses. Ils vénèrent la migratrice comme le messager du grand esprit, qui emporte les âmes.

Grue royale (Balearica regulorum)

• Son sac gulaire particulièrement développé à la base du bec amplifie ses cris.
• Symbole national de l’Ouganda, elle y incarne la beauté et la sérénité. Le peuple lozi, en Zambie, fait flotter une barge surmontée d’une statue de cette grue sur le fleuve Zambèze lors de sa cérémonie annuelle Kuomboka.

Grue de Sibérie (Leucogeranus leucogeranus)

• Au bord de l’extinction, elle ne se reproduit qu’à partir de 6 ou 7 ans.
• Omid, en persan espoir, était le dernier survivant de la population occidentale. Après quinze ans à hiverner en solitaire en Iran, on lui présenta Roya en 2023, née en captivité. L’amour fut au rendez-vous, mais on perdit la trace d’Omid au printemps. L’espoir demeure…

Grue du Japon (Grus japonensis)

• Présente en Asie du Sud-Est et pas seulement au Japon, où un noyau sédentaire vit à Hokkaidō.
• Oiseau national de Chine, qui lui consacre des danses en costumes colorés. Là-bas et au Japon, elle est tantôt oiseau céleste et immortel, tantôt symbole de longévité ou encore de fidélité.

Grue demoiselle (Anthropoides virgo)

• La plus petite grue. Elle a la particularité de nicher à même le sol sec des steppes eurasiatiques.
• Comme la grue cendrée, elle était représentée dans la Grèce antique en
  compagnie des divinités de l’Olympe, des nymphes et des danseuses. Géranos, qui signifie grue en grec ancien, désigne aussi la danse exécutée par Thésée après avoir triomphé du Minotaure.

Grue brolga (Grus rubicunda)

• Sa tête est dépourvue de plumes.
• Les Aborigènes lui consacrent des danses rituelles. Selon leur cosmogonie, elle fut autrefois l’une des leurs, leur apporta le feu et donna naissance au Soleil. Une légende indonésienne raconte qu’elle fut le premier être vivant lors de la Création.

Grue du Canada (Grus canadensis)

• Cette nord-américaine effectue la migration la plus longue, pouvant relier le nord de la Sibérie et le Mexique.
• Une légende aztèque raconte qu’une grue apparut un jour avec un miroir d’obsidienne sur la tête. Ce dernier permettait de lire l’avenir et annonça l’arrivée des premiers colons espagnols.

Grue de paradis (Anthropoides paradiseus)

• Oiseau national de l’Afrique du Sud, qui abrite quasi toute sa population.
• Dans la culture zouloue, qui lui consacre une danse, elle est un symbole de bravoure. Le nom Isitwalandwe, donné traditionnellement aux guerriers et signifiant Celui qui porte les plumes de l’oiseau rare, qualifie aussi les militants qui ont contribué à la lutte pour la libération de l’apartheid.

Grue cendrée (Grus grus)

• C’est la grue dont l’aire de répartition est la plus vaste, de l’Europe à la Sibérie, et de l’Afrique du Nord à la Chine orientale.
• Chez les Celtes, elle semble tantôt associée à la déesse-mère primordiale, aux cycles de la nature ou encore au royaume des morts. Des danses populaires anciennes comme la farandole pourraient s’être inspirées d’elle.

Grue à cou noir (Grus nigricollis)

• Nichant dans le haut Tibet, elle a été observée à plus de 8 000 m d’altitude en migration vers le sud de l’Himalaya.
• Présage de chance et de prospérité, elle est considérée par la communauté monpa comme l’incarnation du sixième dalaï-lama, Tsangyang Gyatso.

Grue caronculée (Bugeranus carunculatus)

• Reconnaissable à sa longue caroncule pendante, qui amplifie ses appels.
• Elle est une espèce porte-drapeau pour des programmes de conservation des bassins fluviaux, notamment en Zambie.

Grue antigone (Grus antigone)

• Pouvant atteindre 175 cm de haut, c’est la plus grande des grues.
• Oiseau porte-bonheur en Inde, parfois représenté en compagnie de Vishnou. Le poète légendaire Vālmīki décrivit sa tristesse de voir une grue endeuillée après que sa compagne fut chassée. Ce texte incarne le chagrin dans la littérature hindoue.

Grue moine (Grus monacha)

• Parmi les plus petites grues, elle atteint 1 m de haut.
• Chez les Bouriates, l’une des plus importantes ethnies de la Sibérie, il est interdit de tuer les grues moines et de manger leur chair. Elles seraient dotées de protecteurs célestes.

Grue à cou blanc (Grus vipio)

• Elle hiverne notamment dans la zone démilitarisée entre les deux Corées.
• Avec la grue du Japon, elle est un symbole de paix. Plier 1 000 grues en origami apporterait santé et bonheur. Après la mort de Sadako Sasaki, jeune victime d’Hiroshima qui en plia plus de 600, l’oiseau devint un symbole pour l’abolition des armes nucléaires.

Grue couronnée (Balearica pavonina)

• Le panache de plumes dorées sur sa tête contraste avec son plumage noir.
• Selon plusieurs peuples africains, elle inventa la parole et réunit, par sa voix, sa danse et son plumage, les attributs du langage : son, mouvement et beauté.