Les gardiens des busards
Chaque année, les nids de busards en plein champ échappent à la moissonneuse grâce à des passionnés. Exemple dans la Marne.
Chaque année, les nids de busards en plein champ échappent à la moissonneuse grâce à des passionnés. Exemple dans la Marne.
« Trouver un nid de 60 cm de diamètre dans un champ de 30 ha, ça revient à chercher une aiguille dans une botte de foin », annonce Alain Balthazard, photographe amoureux de nature. Ce bénévole du Groupe d’étude et de protection des busards (GEPB) parcourt la Marne avec ses jumelles. Sa mission ? Localiser les champs où ces rapaces sont présents pour protéger leurs nids. Car les deux busards les plus communs en France, le busard cendré et le busard Saint-Martin, nichent principalement dans les champs de blé, d’orge, de seigle ou de colza. Avec le changement climatique, la moisson est de plus en plus précoce. « Pour certaines cultures, elle a lieu un mois plus tôt qu’il y a cinquante ans, bien avant l’envol des jeunes », précise l’ami des oiseaux.
Quand il découvre un nid, il installe autour une cage ouverte vers le ciel pour signaler la nichée et éviter qu’elle ne soit détruite lors du passage de la moissonneuse. Tout cela avec l’accord des agriculteurs pour qui les rapaces sont de précieux alliés : « Un couple avec quatre ou cinq jeunes peut consommer plusieurs milliers de rongeurs dans l’année ! », souligne Alain Balthazard. Il estime que sur les 24 couples surveillés l’an dernier dans son secteur, seuls trois auraient pu se reproduire avec succès sans les mesures de protection mises en place.
“Quelle satisfaction de voir des jeunes prendre leur envol grâce à notre action !
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« Nous avons besoin de bonnes volontés mais c’est difficile de mobiliser du monde, il y a parfois beaucoup de pertes malgré le travail effectué et ça peut être décourageant », ajoute le Marnais. Bien entendu, on ne s’improvise pas veilleur de busards. « L’idéal, c’est d’apprendre avec quelqu’un d’expérimenté », recommande le féru de rapaces, car ces missions nécessitent une bonne connaissance de l’espèce et sont soumises à autorisations. Le GEPB, chapeauté par la Mission Rapaces de la LPO, est réputé pour son sérieux. La preuve : les bénévoles actifs ont pu continuer leur travail durant le confinement du printemps 2020 grâce à un arrêté ministériel.
En sa qualité de photographe professionnel, Alain Balthazard lance un appel à la mobilisation aux adeptes de la photo animalière : « Une image, aussi belle soit-elle, n’a jamais sauvé d’oiseau. Il faut agir sur le terrain ! » C’est un investissement exigeant, « mais quelle satisfaction de voir des jeunes prendre leur envol grâce à notre action ! ».
Suivez la page dédiée aux busards marnais
Apprenez à différencier le busard Saint-Martin du busard cendré.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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