Les hauts secrets de l’étang de Thau
Avec ses lumières incomparables, l’automne est sans conteste l’une des plus belles saisons pour découvrir l’étang de Thau. Après le tumulte de l’été, c’est le moment où il est le plus sauvage.
Avec ses lumières incomparables, l’automne est sans conteste l’une des plus belles saisons pour découvrir l’étang de Thau. Après le tumulte de l’été, c’est le moment où il est le plus sauvage.
Des plis d’or reflètent le ciel et quelques bribes de nuages tremblants. La fin des belles journées d’automne sur l’étang de Thau est sublime. La lumière transcende cette mer intérieure de 20 km de long sur quatre à cinq de large. Du Mont Saint-Clair, au-dessus de Sète, la vue est grandiose, carrément à 360° à l’observatoire de Notre-Dame-de-la Salette. On distingue nettement la ville et ses canaux ainsi que le cordon littoral qui sépare la mer de l’étang fermé à l’arrière par les collines de la Moure et de la Gardiole.
En prenant de la hauteur dans ces massifs qui séparent le bassin de Thau de l’arrière-pays, de nouveaux points de vue s'offrent au visiteur. La Gardiole a notre préférence. La garrigue y est riche en épineux chênes kermès, cistes cotonneux au feuillage argenté et cistes de Montpellier, plus verts. La salsepareille, liane aux feuilles en cœur, chère aux Schtroumpfs, s’y épanouit généreusement tout comme le brachypode rameux, l’herbe à moutons qu’on appelle ici braouque.
Un busard cendré survole majestueusement le paysage. Si haut encore que le bruant proyer continue à se gorger de baies, se préparant à affronter les frimas. Malgré une pression humaine forte, la vie sauvage est toujours au rendez-vous.
De ces collines, l'envie est grande de rejoindre la rive. Une halte avec pour horizon l'étendue bleue et les damiers de tables ostréicoles. Une rêverie, et nous voilà au bord de l'eau. A la surface, des picotements comme des gouttes de pluie sorties des profondeurs : ce sont les bulles des nombreux mulets et des dernières daurades qui n’ont pas encore rejoint la haute mer après un séjour reproductif dans l'étang.
Les yeux fermés, le songe se prolonge depuis les hauteurs. Goélands et mouettes pêchent bruyamment. Une aigrette agite sa patte jaune pour mieux tromper sa proie. Dans les zones humides encore sauvages, le fond de la crique de l’Angle ou l’anse marécageuse de la Conque, les flamants roses en hivernage, les grèbes huppés ou à cou noir, un héron cendré font le spectacle. A l’extrême ouest, le bassin est fermé par l’étang du Bagnas et la réserve naturelle éponyme, où se réunissent les anatidés pour lesquels la salinité de l’étang de Thau est trop élevée.
La pause est terminée. On reprend la marche sur des chemins qui sentent encore bon le thym et le serpolet. Le soleil est au zénith. La lumière dévale les collines pour se perdre dans l’eau bleue de l’étang… une vision comme une offrande à garder précieusement dans sa boîte à souvenirs.
Mini-chevaux
Des hippocampes de l’étang de Thau, on ne connaît pas encore grand-chose. Ils seraient plusieurs dizaines de milliers mais leur population est très variable. Leur durée de vie est de quatre à cinq ans et ils se reproduisent dès leur première année. Le plus grand observé atteignait 16 centimètres, mesure prise du bout de la queue jusqu’à la couronne. Les scientifiques ont commencé à les étudier il y a seulement cinq ans, une distance courte pour l’éthologie. Il y a trois ans, ils ont eu l’idée d’associer les enfants à leurs recherches. Douze classes ont participé à l’opération hippo-thau coordonnée par le CPIE. Les enfants ont mené l’enquête auprès de leur entourage. Près de 140 questionnaires répertoriant les observations de 300 à 350 hippocampes forment une importante base de données en cours d’étude. La participation des enfants a créé un tel capital de sympathie que l’hippocampe est désormais devenu le symbole de l’étang.
Plus d'infos
CPIE Thau, Centre permanent d’initiatives pour l’Environnement. Parc Technologique et Environnemental, route des Salins 34140 Mèze. +33 (0)4 67 89 47 60.
L'interview d'Esther Emmanuelli, chargée de mission biodiversité et développement local au CPIE Bassin de Thau, sur le suivi participatif Hippo-Thau.
Itinéraire
En surplombant l'Étang
Tour du massif de la gardiole
Durée: 4h00
Dénivelé: 325m en montée et 325m en descente
- Depuis l'arrêt de bus, au supermarché Carrefour, continuer par le McDo puis passer sous le pont de la voie rapide.
- Continuer sur le chemin de l’Olivette jusqu’au parking. Prendre le chemin de la Gardiole (1).
- A la citerne à incendie, poursuivre le chemin qui descend vers la Combe de l’Homme mort.
- A la citerne n° 427 (2), tourner à gauche vers l’abbaye.
- (3) Repartir par le petit raidillon à côté du parking. De retour sur le chemin, aller à droite.
- Passer la citerne et poursuivre tout droit.
- Au carrefour (4), prendre à droite.
- A la citerne n° 194 (5), suivre tout droit le chemin qui descend.
- Au point (6), monter tout droit. A (7), revenir sur le parking.
ITINÉRAIRE COURT
Durée: 1h30
Dénivelé:140m en montée, 140m en descente
- Même départ que pour le tracé long. Au point (1), emprunter le chemin qui part à droite et rejoint la grande boucle, puis terminer le parcours en suivant la fin du grand itinéraire, dès le point (7).
Accès en transports publics
Depuis la gare de Sète, Bus 320 ou 321, arrêt Balaruc-le-Vieux, centre commercial
Hébergement et tuyaux gourmands
La ville de Sète, très agréable avec ses canaux et son port actif, est la base idéale pour découvrir l’étang de Thau.
Office du tourisme, +33(0) 4 67 74 71 71
Hôtel L'Orque Bleue – idéalement situé au bord du canal royal. Tél. : +33(0) 4 67 74 72 13
La Galinette. En jargon local, la coccinelle. Une adresse très sétoise dans le quartier du Barrou. Cuisine locale sans chichi. 12, place des Mouettes. Sète. +33(0) 4 67 51 16 77
Restaurant Sel et Poivre. Cuisine méditerranéenne à base de produits frais. Ambiance très sympa notamment le dimanche midi, jour du marché aux puces juste à côté. Mieux vaut réserver. 30, rue Révolution. Sète. +33(0) 4 67 18 98 72.
Les règles d’or
- Il peut encore faire très chaud sur la montagne de la Gardiole en octobre. Prévoir eau, crème solaire et chapeau.
- Bien suivre les sentiers larges entretenus pour la lutte contre les incendies. Les citernes servent de repères.
- Plutôt que cueillir les plantes pour faire un hypothétique herbier, les photographier.
Astuce
A la Pointe Courte, pittoresque quartier des pêcheurs sétois, les aigrettes garzettes, les mouettes rieuses et les cormorans, très familiers, s’observent de tout près.
Eclairage par Rachel Salze
Rachel Salze est née à Sète mais son cœur appartient à Balaruc-le-Vieux, un village au bord de l’étang bâti en circulade, avec une belle vue sur la crique de l’Angle. Elle y est revenue après ses études. Depuis, en tant qu'animatrice nature, c'est l'une des meilleures ambassadrices du pays. Voici ses coups de cœur.
La crique de l’Angle « Une super balade d’une heure à faire en bord d’étang depuis la rivière Vene jusqu’à Bouzigues. Beaucoup de goélands, cormorans, aigrettes garzettes et flamants roses. Et parfois, plouf ! Un muge (mulet) qui saute. Ce poisson emblématique de Thau figure à la place du coq sur le clocher de Balaruc.» Depuis Sète – bus n° 321 arrêt Poussan puis prendre le chemin qui longe la piste cyclable goudronnée.
La réserve naturelle du Bagnas « Aux confins de l’ancien delta de l’Hérault, entre mer et étang, à deux pas d’Agde et de Marseillan, 600 hectares d’étang, de marais, de sansouire et de roselières accueillent des milliers d’oiseaux. A cette saison, bon nombre de migrateurs et hivernants sont au rendez-vous. Accès accompagné uniquement mais le canal du Midi traverse la réserve et la voie de halage est autorisée. » Maison de la réserve - Domaine du Grand Clavelet - route
de Sète N112 - 34300 Agde. +33 (0)4 67 01 60 23
Ultra-marine « Annie Castaldo élève des huîtres à Marseillan. Une femme dans un milieu d’hommes, ce n’est pas rien ! Très engagée écologiquement, elle accueille volontiers les scolaires. Tout le monde peut venir visiter le mas, déguster et/ou acheter huîtres et moules. » +33 (0)4 67 21 05 47
Le Barrou « C’est le quartier préféré des Sétois, celui qu’ils gardent jalousement secret : le néophyte se perd pour s’y rendre. Son petit port en bordure d’étang ou sa plage minuscule lui confèrent un charme irrésistible de bout du monde. De la pointe, on peut rejoindre en une petite heure la Pointe Courte en longeant l’étang.»
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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