© Sébastien Poiret

Testez une application de détermination des libellules suisses

A deux pas de Genève, les libellules s’épanouissent le long du Rhône. Parfait pour tester une nouvelle application de détermination de ces insectes colorés, symboles de l’été au bord de l’eau.

A deux pas de Genève, les libellules s’épanouissent le long du Rhône. Parfait pour tester une nouvelle application de détermination de ces insectes colorés, symboles de l’été au bord de l’eau.

Testez une application de détermination des libellules suisses
En compagnie de Véronique Rosset, odonatologue

La réserve des Teppes de Verbois, près de Genève, est une véritable mosaïque de milieux naturels. « Ce petit territoire est traversé par le Rhône et jalonné de mares, d’étangs, de pelouses et de forêt. C’est un parfait terrain de jeu pour rencontrer les libellules », explique Véronique Rosset, odonatologue.

Un guide de poche

Du haut du barrage de Verbois, la biologiste montre du doigt la vallée en aval. « Il y a quelques années, cet endroit a failli accueillir une centrale nucléaire. Aujourd’hui c’est un écrin de nature reconnu. Mes collègues et moi avons fait de ce lieu une vitrine pour notre application de reconnaissance des libellules. » Véronique Rosset sort son smartphone, ouvre l’app Libellul’ID et clique sur la partie « Promenades » du logiciel : « Nous pouvons suivre l’itinéraire des Teppes et savoir à quels endroits s’arrêter pour trouver le plus d’odonates différents. »

Après une centaine de mètres, une première halte est proposée devant une mare à peine plus grande qu’une flaque. « Ces invertébrés ont su s’adapter à tous les milieux aquatiques, même les plus petits et temporaires. Un plan d’eau comme celui-ci permet d’observer facilement quelques espèces, indique Véronique, le regard fixé sur une demoiselle noire et bleue. Là, une ischnure élégante ! »

Testez une application de détermination des libellules suisses
Couple d’ischnures élégantes / © Sébastien Poiret

Identifier en quelques clics

Libellul’ID n’est pas une appli de randonnée, c’est avant tout un outil pour reconnaître, grâce à des éléments simples, les principales espèces d’odonates de Suisse romande. « Notre équipe de la Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève a beaucoup travaillé pour que la clé d’identification interactive offre d’obtenir rapidement des résultats fiables. Nous avons choisi des critères basés surtout sur les couleurs et les comportements des insectes », précise la scientifique.

Mais pour tester cette clé, il faut d’abord trouver une libellule. Et pas besoin de marcher longtemps au bord du Rhône avant d’apercevoir des groupes d’insectes au vol papillonnant et aux ailes bleues étincelantes. Un tour sur l’onglet « Identification » du téléphone et la détermination peut commencer. Couleur du corps, des ailes et des yeux, position des ailes au repos, habitat ou encore nombre d’individus observés, les choix sont simplifiés par des pictogrammes explicites. En quelques clics s’affiche une liste réduite d’espèces, la plus probable en tête. « Calopteryx éclatant, c’est bien elle, une grande demoiselle très commune sur les rives ensoleillées des fleuves », souligne Véronique Rosset.

L’odonatologie pour tous

En approchant de l’embouchure de l’Allondon, d’autres calopteryx virevoltent à l’ombre de la ripisylve. « Allons donc, ce n’est pas la même espèce, vérifions-le avec Libellul’ID », lance l’entomologiste. Moins d’une minute plus tard, le verdict tombe : des calopteryx vierges. « Leurs ailes ne sont pas colorées de la même façon que chez les éclatants. C’est vrai que les deux se ressemblent, mais grâce à l’application nous pouvons les distinguer aisément, sourit Véronique Rosset. C’est l’objectif de notre projet : faire connaître et aimer les libellules au grand public sans donner l’impression d’effectuer un travail scientifique complexe. »

A terme, ce programme de recherche appliquée devrait aider à préciser la répartition des odonates de Suisse romande. « Nous avons même inclus dans l’application le trithémis pourpré. Cet anisoptère africain n’est pas encore présent ici mais il remonte progressivement vers le nord, à la faveur du réchauffement climatique », révèle Véronique Rosset. L’outil de poche devrait donc permettre de répertorier l’arrivée de nouvelles espèces, tout comme le déclin de certaines autres.

« Libellul’ID rend l’entomologie accessible à tous. Grâce aux itinéraires proposés dans des endroits où les libellules sont largement présentes, cet outil sensibilise à la beauté et à l’importance de nos zones humides », conclut avec optimisme la biologiste.

Apprenez-en plus sur les libellules dans notre dossier complet sur ces filles de l'air.

Couverture de La Salamandre n°252

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 252  Juin - Jullet 2019, article initialement paru sous le titre "Flâner avec les demoiselles"
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Récit des balades

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