Apprenez à lire une carte météo

3 questions à Olivier Duding

Météorologue chez MétéoSuisse, responsable du service de climatologie de la Suisse romande.

Que représente ce type de carte ?

C’est une carte synoptique. C’est-à-dire qu’elle donne à voir, dans un même ensemble, une prévision à 24 heures avec plusieurs composantes météorologiques comme la pression atmo­sphérique et les zones où des précipitations sont attendues. Elle couvre une large aire géographique car l’Europe est à l’interface de masses d’air froid qui descendent du Nord, chaud en provenance du Sud et humide arrivant de l’océan Atlantique à l’ouest. En localisant les mouvements des différentes masses d’air, cette carte permet de situer les centres de perturbations.

Sur cette carte, où est-ce que la pluie est attendue ?

Les zones de précipitation se situent en général à la limite des différentes masses d’air, donc au niveau des fronts froids ou chauds. Quand une masse d’air froid pénètre dans une région plus chaude (front froid), les précipitations sont plutôt brèves et intenses. Quand une masse d’air chaud pénètre dans une masse d’air plus froid (front chaud), les précipitations sont plus longues et étendues, mais moins intenses. Dans le cas de l’occlusion, le front froid avance plus vite que le front chaud et rejette l’air chaud en altitude. C’est une zone souvent très perturbée où les précipitations sont fortes. En regardant les images satellites, on peut détecter d’autres zones de perturbation où il n’y a pas de front, par exemple quand de l’air froid instable se réchauffe en journée sur les terres. Des nuages se forment ainsi par convection. On ajoute alors sur la carte des pictogrammes nuageux et pluvieux.

Quels rôles jouent les zones de basse et de haute pression ?

Une dépression a tendance à aspirer les masses d’air voisines qui s’échappent ensuite vers le haut. Comme l’air se refroidit en s’élevant, la vapeur d’eau qu’il contient se condense et finit par former des nuages. Dans les zones proches du centre de la dépression, les précipitations sont souvent accompagnées de vent. Sa vitesse dépend directement de l’intensité de la dépression. Ainsi, plus les isobares sont serrées sur la carte, plus la vitesse du vent est élevée. A l’inverse, dans un anticyclone, la pression est forte. L’air s’échappe par les côtés et il est remplacé par de l’air provenant des couches supérieures de l’atmosphère. En descendant, l’air se réchauffe et s’assèche, il n’y a donc pas de nuage. Dans l’hémisphère nord, les mouvements de l’air suivent les isobares, dans le sens des aiguilles d’une montre autour d’un anticyclone et dans le sens contraire autour d’une dépression.

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