Halte aux renouées !
La renouée du Japon ne se propage plus à sa guise sur les rives du Léman. Le résultat d’une lutte acharnée contre l’envahissante.
La renouée du Japon ne se propage plus à sa guise sur les rives du Léman. Le résultat d’une lutte acharnée contre l’envahissante.
Ne vous laissez pas charmer par ses grandes feuilles en cœur. La renouée du Japon est une plante exotique invasive à éliminer. Amatrice des bords de cours d'eau, elle a colonisé une grande partie du pays dont les rives du Léman et ses affluents. Or, des substances sécrétées au niveau de ses racines font mourir les végétaux avoisinants et son feuillage dense empêche le développement d’autres espèces végétales. Véritable menace pour la flore indigène, la renouée figure parmi les 100 organismes envahissants les plus nuisibles du monde.
Pour lutter contre l’indésirable, l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) organise des campagnes d’arrachage dans le canton de Genève, depuis maintenant 4 ans. «Les résultats sont encourageants. Une trentaine de stations, soit la moitié des sites inventoriés sur les rives genevoises, sont sous contrôle», annonce Olivier Goy, responsable du projet. «Là où nous sommes intervenus, la renouée ne progresse plus, les tiges ont tendance à être plus grêles et les volumes de plantes évacués toujours plus petits au fil des années.»
“Durant notre première action à Morges, nous avons évacué 420 kilos de renouée.
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La lutte est ardue, car la plante se propage à une vitesse fulgurante. Dès le début du printemps, les tiges croissent de 4 à 8 cm par jour et ses longs rhizomes lui permettent de coloniser très rapidement les alentours du pied principal. Selon Diane Maitre, chargée de projet pour l’ASL,«il faut faire très attention lors de l’arrachage. Tous les débris de plantes doivent impérativement être évacués dans un sac-poubelle ou un conteneur. Il faut les incinérer et en aucun cas les mettre au compost. Un seul centimètre de tige ou de racine pourrait s’y plaire et produire une nouvelle plante.»
Pour venir à bout de l’invasive, seules des interventions méticuleuses et régulières d’arrachage s’avèrent efficaces.«Chaque station est suivie par des bénévoles. Ils ont la charge d’y intervenir toutes les 2 ou 3 semaines, explique Diane Maitre. Lors de notre première action à Morges, nous avons évacué 420 kilos de renouée, soit l’équivalent d’une benne de 4 m3. Deux semaines plus tard, des renouées avaient déjà réapparu. Mais cette fois, heureusement, leur volume n’était plus que d’une demi-benne !»
Toutes les deux semaines, des interventions ont lieu, ici et là. «Nous travaillons avec les services des espaces verts et de la voirie de toutes les communes riveraines pour identifier les foyers où une action d’arrachage pourra être menée au printemps 2018», signale Olivier Goy. Un exemple à suivre. La lutte contre cette ennemie de la biodiversité ne sera que plus efficace si elle s’effectue sur plusieurs fronts, que ce soit au bord du Léman ou ailleurs.
Vous aussi, devenez bénévoles > asl@asleman.org
Pourquoi les plantes envahissantes progressent tant ? Eclairage par Jean-Christope Vié, directeur adjoint du Programme mondial pour les espèces et directeur de SOS – Save Our Species – à l’UICN.
Découvrez comment la FRAPNA lutte contre la pollution lumineuse dans le Pays de Gex.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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