Cet article fait partie du dossier

Libellules, les filles de l’air

La métamorphose d’une larve de libellule en images

Passer de la vie aquatique à la vie aérienne, le moment est critique pour toute libellule. Compte à rebours d'un envol minutieusement préparé.

Passer de la vie aquatique à la vie aérienne, le moment est critique pour toute libellule. Compte à rebours d'un envol minutieusement préparé.

Cinq !

Huit à dix jours avant sa sortie de l'eau, la larve subit une métamorphose partielle et cesse de s'alimenter. Ses branchies commencent à se résorber et les muscles du masque s'atrophient, le rendant inutilisable.

Quatre !

Quelques jours avant l'émergence, la larve fait ses premières incursions hors de l'eau. Lors de ces va-et-vient, elle commence à respirer à l'air libre via ses stigmates thoraciques et abdominaux.

Trois !

Le jour J, elle quitte définitivement l'élément liquide pour se fixer sur une tige ou une feuille à la verticale ou à l'horizontale. Si le temps se gâte, elle peut encore rejoindre l'eau pour un ou deux jours.

Deux !

Une fois le processus d'émergence enclenché, tout retour en arrière est impossible. Le squelette externe de la larve se fend derrière la tête. L'insecte encore immature s'extrait petit à petit de sa dépouille larvaire, l'exuvie. Incapable encore de prendre son envol, il est à la merci des prédateurs.

Un !

Arrimé à son ancienne peau, l'adulte va progressivement croître jusqu'à devenir bien plus grand que la mue qu'il laissera derrière lui. Sous l'action d'un liquide pulsé, le corps se déplie et se tend. Les ailes se défroissent peu à peu puis durcissent.

Décollage !

La métamorphose a pris entre une et deux heures. Complètement sèche, la libellule exerce ses toutes nouvelles ailes pendant quelques instants. Et d'un coup, elle s'envole !

Tous les odonates n'adoptent pas le même style lors de l'émergence. Les demoiselles, comme ce leste, se contorsionnent pour faire sortir leur long abdomen en gardant la tête bien droite.

D'autres comme le genre libellula se balancent en arrière comme un acrobate puis se rattrapent à leur exuvie pour éviter de tomber à l'eau. Une troisième méthode est utilisée par les gomphes. Eux préfèrent se pencher en avant pour dégager leur corps. Ensuite ils opèrent une volte-face, se retrouvant nez à nez avec leur exuvie.

Admirez les photos de libellule de Daniel Magnin.

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Couverture de La Salamandre n°210

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 210  Juin - Juillet 2012, article initialement paru sous le titre "Du sous-marin à l’hélico"
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