Nounours, mon amour
Inventé simultanément des deux côtés de l’Atlantique, l’ours en peluche réconcilie l’homme avec la bête.
Inventé simultanément des deux côtés de l’Atlantique, l’ours en peluche réconcilie l’homme avec la bête.
On doit Teddy Bear, célèbre peluche américaine, à l’opportunisme d’un vendeur de confiseries et de poupées à New York. Inspiré par une aventure vécue par Theodore Roosevelt, président passionné par la chasse, Morris Michtom invente un jouet d’un nouveau genre.
L’ourson gracié
En 1902, en tournée dans le sud des Etats-Unis, le président revient plusieurs fois bredouille de la chasse. Un de ses collaborateurs a l’idée de faire attacher un ourson à un arbre afin qu’il serve de cible. Roosevelt refuse d’abattre le jeune animal et l’histoire, illustrée quelques jours plus tard dans le Washington Star, fait le tour du monde. Le coup de génie de Michtom ? Commercialiser un ourson en peluche fabriqué en famille. Il le baptisa Teddy, diminutif de Theodore, après en avoir demandé l’autorisation à la Maison-Blanche.
Peluches allemandes
La même année, Margarete Steiff, patronne d’une petite entreprise de couture à Giengen, ville spécialisée dans la fabrication de vêtements en feutre, invente la version allemande du fameux jouet. En 1880, la jeune couturière avait déjà créé des coussins d’aiguilles en forme d’éléphant. Devant le succès remporté, elle imagine d’autres animaux bientôt exportés jusqu’en Amérique. En 1902, un de ses neveux, étudiant aux Beaux-Arts de Berlin, lui envoie un dessin d’ours et lui propose d’en faire un jouet. La nouveauté est présentée en mars 1903 à la grande foire de Leipzig où un grossiste américain en commande plusieurs milliers pour les vendre dans son pays.
Depuis lors, les ours en peluche se vendent comme des petits pains. De nombreuses entreprises se lancent dans leur fabrication en Europe comme aux Etats-Unis. De grandes associations américaines profitent de l’occasion pour lancer une campagne de protection du plantigrade. En Europe, la prise de conscience s’effectuera quelques décennies plus tard. Trop tard ?
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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