Ode à ma viorne
Julien Perrot signe l'édito du numéro 204 de la Salamandre de juin-juillet 2011 en rendant hommage à une viorne qui lui a réservé quelques surprises.
Julien Perrot signe l'édito du numéro 204 de la Salamandre de juin-juillet 2011 en rendant hommage à une viorne qui lui a réservé quelques surprises.
L'an dernier, je l'ai couvé des yeux tout le printemps, allant quand le soleil tapait fort jusqu'à arroser généreusement la base de son tronc rustique. J'ai suivi le déploiement de ses feuilles palmées, la genèse de ses ombelles, sa floraison saturée d'insectes vrombissants. J'imaginais déjà ses baies carmin somptueuses dans l'automne délavé.
Sauf qu'il a crevé, le joli buisson planté en bordure du jardin pour remplacer un tamaris trop exotique. Elle est morte, la viorne obier adepte des terroirs humides, imprudemment transplantée sur une terre de vigne. Mes incantations, mes arrosoirs désespérés n'y ont rien changé.
Cette année, début avril, je m'apprêtais à couper le buisson tout sec. Je ne sais pour quelle raison, mais j'ai retenu mon geste. L'énergie du printemps a fait le reste. A ma grande surprise, des bouquets de feuilles sont apparus sur son bois. Quand vous lirez ces lignes, il sera en pleines fleurs.
Jamais je ne me lasserai de suivre les saisons des arbustes sauvages. A la viorne, à l'aubépine, à l'églantier, il est bon de réserver une place au jardin. Ou de rendre une visite régulière, attentive, en lisière des bois.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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