L’impact des ouragans sur la biodiversité
José, Irma ou Katrina, des noms presque familiers pour des phénomènes dévastateurs. Comme l’homme, la biodiversité est directement touchée par les ouragans.
José, Irma ou Katrina, des noms presque familiers pour des phénomènes dévastateurs. Comme l’homme, la biodiversité est directement touchée par les ouragans.
Cette année, la saison des ouragans a été particulièrement dévastatrice. La nature est également sensible à ces évènements que le réchauffement climatique rend de plus en plus fréquents. Quels sont les impacts des ouragans et autres tempêtes sur la biodiversité ?
Voyage forcé
Les naturalistes remarquent facilement les impacts directs d’un ouragan sur la faune. Les ornithologues Suisses ont par exemple observé des oiseaux marins transportés vers l'intérieur des terres par le vent. Ces observations inhabituelles concernent par exemple des mouettes de Sabine, comme celles actuellement présentes sur le lac de Neuchâtel et le lac Léman, ou des mouettes tridactyles. Ces espèces qui se trouvent normalement en mer très au large trouvent momentanément refuge sur les grands lacs du plateau Suisse.
En 1990, après le passage de l’ouragan Hugo en Caroline du Sud, des chercheurs ont observé la destruction des nichées d’ibis blancs. Un an après le passage de l’ouragan, le nombre de couples reproducteurs a chuté, menant presque à la disparition de l’espèce sur ce territoire.
Des habitats naturels détruits
En plus d’affecter directement les animaux, les ouragans peuvent provoquer des dommages importants aux milieux naturels. La tempête Lothar de 1999 en France a par exemple fait tomber près de 270 millions d’arbres. Des dégâts importants quand on considère qu'il faut au moins 20 ans pour que la forêt retrouve le même état qu’avant une tempête.
La chute des arbres peut cependant être bénéfique pour d'autres espèces. Le bois mort serait en effet l'habitat de nombreux insectes rares, comme la rosalie des Alpes ou le pique-prune. Les oiseaux comme les pics ou les chouettes peuvent en profiter dans un second temps. De plus, la chute des arbres crée des clairières naturelles qui diversifient les espèces. Un mal pour bien !
Même si les milieux de vie des animaux ne sont pas forcément totalement détruits, ce sont les effets indirects de la disparition de la végétation qui sont les plus importants. En Guadeloupe, après le passage des ouragans Maria et Irma, les forêts ont été endommagées par le vent et les vagues d’eau salée. Cela a provoqué la disparition de la nourriture des animaux nectarivores et frugivores, comme les colibris, qui se sont retrouvés brutalement affaiblis.
De l’eau jusqu’au plafond chez des chauves-souris
En ville aussi les animaux sauvages peuvent être touchés par les effets des ouragans. Même ceux auxquels on ne penserait pas, comme les chauves-souris !
Le 27 août dernier, après le passage de l’ouragan Harvey à Houston, aux Etats-Unis, l'inondation qui touche la ville atteint un pont abritant une colonie de 250 000 tadarides du Brésil, une chauve-souris insectivore.
La disparition de cette colonie n’aurait pas été sans conséquences sur l’environnement local. Ces animaux consomment de grandes quantités d’insectes, dont des moustiques qui prolifèrent en cas d’inondations et qui peuvent transmettre des maladies.
Heureusement, les habitants sont venus en aide aux chauve-souris qui ont été prises en charge par un centre de soin aux animaux sauvages.
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