Dessiner l’ours sans trembler
Observer l’ours sauvage marque la vie de tout naturaliste. Le dessiner est un privilège encore plus intense. Le témoignage du peintre Jean Chevallier.
Observer l’ours sauvage marque la vie de tout naturaliste. Le dessiner est un privilège encore plus intense. Le témoignage du peintre Jean Chevallier.
Dessiner l’ours sauvage était-il un rêve pour vous ?
Oui, et c’est toujours le cas. Dessiner l’ours reste un rêve même si je l’ai déjà fait à plusieurs reprises. C’est même un rêve de simplement apercevoir encore cet animal. Le dessiner ça vient après, si l’observation le permet.
Et alors, la toute première fois ?
Fin mai 2002 en Slovénie, après avoir tourné un certain temps sur des pistes forestières avec mon ami Yann Le Bris, on aperçoit un ours courir en contrebas du chemin sur lequel on était. Un bel effet de surprise, même si en fait l’animal venait d’une place de nourrissage que l’on avait vue en arrivant. Et aucune peur, le premier réflexe a été de se précipiter pour le voir mieux et plus longtemps.
Pour l’artiste, qu’est-ce que l’ours dégage de singulier ?
Une bête massive, impressionnante, avec de très beaux volumes à dessiner comme tout ce qui est rond. Un pelage épais qui prend la lumière, encore mieux s’il est dans une légère pénombre. Cette bosse étonnante et la force stupéfiante du cou. Tout cela donne envie de dessiner des croquis fidèles à cette puissance.
D’autres rencontres ?
Oui en Roumanie. Un soir, les ours descendaient aux poubelles sur une aire de pique-nique. Par chance, c’était de nuit au clair de lune et c’était superbe. En plein jour le décor aurait été un peu moins fascinant. Une autre fois à Brasov, la bête venait au pied d’une barre d’immeubles depuis la forêt toute proche. L’ours de ville, à 50 m des fenêtres, un exemple de cohabitation incroyable… Dans le nord-est de la Turquie aussi, avec une belle ambiance montagnarde ressemblant un peu aux Pyrénées. Les ours s’y baladent parfois à découvert sur les crêtes et les pelouses.
Peut-on dessiner l’ours sauvage sur le terrain sans trembler ?
Croiser sa trace dans la neige ou la boue est déjà un grand moment. Alors le voir… Mais heureusement, je ne tremble pas chaque fois que j’ai une forte émotion naturaliste, sinon j’aurais du mal à dessiner.
Quand l’avez-vous rencontré pour la dernière fois ?
C’était la trace de Sorita et les couches de Claverina, dans les Pyrénées, pour ce dossier.
Pensez-vous comme Robert Hainard qu’une forêt sans ours n’est plus une vaie forêt ?
Comme le loup, ce sont des bêtes dont la présence fait toute la différence quand on se balade dans les bois ou en montagne.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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