Compteurs de phoques

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Lors d’une escapade dans la Somme, en Picardie, La Salamandre a croisé des compteurs de phoques.

En ce lundi 23 novembre par un temps calme et une température fraîche, la Baie de Somme étend son lit de sable à perte de vue. Aux jumelles, on distingue une multitude d’oiseaux noir et blanc qui se reposent la tête à moitié enfoncée dans le plumage. Un comptage rapide révèle le chiffre impressionnant de douze mille tadornes de Belon. Parmi eux, des êtres massifs et oisifs avachis sur la plage. Des phoques!

Laëtitia Dupuis, chargée de mission Mammifères marins à Picardie Nature nous confirme. « Ce sont des phoques veaux-marins, nous en avons compté 202 aujourd’hui ». La biologiste passe beaucoup de temps à sensibiliser le public à la présence de ces animaux. Beaucoup n’imaginent même pas qu’il puisse y a voir des phoques en France. Pourtant, ils étaient nombreux au 18e et 19e siècles avant d’être exterminés par la chasse. « Ils ont commencé à revenir dans la baie dans les années 80, grâce aux populations de Grande-Bretagne et de la Mer des Wadden aux Pays-Bas. Et ils sont protégés maintenant », précise-t-elle.

Toujours plus

Le phoque veau-marin se reproduit ici l’été. Chaque année il y en a davantage et le comptage estival de 2015 faisait état de 473 phoques et 87 naissances. La scientifique suppose qu’il y aura un jour une épizootie de morbillivirus pour interrompre momentanément cette croissance, comme c’est le cas dans les autres populations européennes. Laëtitia Dupuis tient à relativiser l’étonnement parfois suscité par de tels effectifs : « ce n’est rien par rapport aux 28’000 veaux-marins de la mer des Wadden et aux 50’000 de Grande-Bretagne ».

Pour cet animal de 100 kg et 1,70 m de long, le plus grand danger c’est le dérangement en été qui sépare les mères de leur progéniture. En 2015, Picardie Nature a constaté 22 échouages de jeunes sur les 87 naissances, soit un jeune sur quatre! Parmi eux, seuls 13 ont pu être sauvés à temps. Les filets de pêche sont un danger réel mais marginal pour ce mammifère côtier dans la région.

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Daniel Lemaire et Stéphane Caron, bénévoles à Picardie Nature, comptent les phoques veaux-marins avec Laëtitia Dupuis, chargée de missions Mammifères marins de l’association. Photo Jean-Philippe Paul, 23/11/2015.

Un grand cousin

La Salamandre n’est pas au bout de ses surprises. Il y a une autre espèce de phoque dans la région. Le phoque gris. Plus gros et plus inféodé à la Bretagne, il a besoin de reposoirs sûrs à marée haute pour ces jeunes (rochers par exemple). Il ne se reproduit que marginalement dans la baie. « Il y a eu une seule naissance par an depuis 2008 et tous les jeunes sont morts noyés par manque de reposoir ». C’est que le bébé phoque gris a un inconvénient, il garde son lanugo, c’est à dire son duvet de naissance. Il est dangereux pour lui de se mouiller au risque de prendre froid ou d’avoir des difficultés à nager. Or, à marée haute, la baie de Somme est complètement submergée, sans rocher. Le bébé veau-marin, lui, perd ce « handicap » en muant 3 jours avant la naissance dans l’utérus de sa mère.

Retrouvez les actions de Picardie Nature pour les phoques et pour bien d’autres causes environnementales.

Retrouvez la Baie de Somme dans l’Escapade du numéro de La Salamandre 236.

Photos à la une : Vera Kuttelvaserova

 

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