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Mille et une guêpes
Pourquoi la guêpe a-t-elle moins bonne réputation que l’abeille ?
L’une compte des millions de fans à travers le monde tandis que l’autre agace et effraie. Et pourtant, la différence entre abeille et guêpe est bien plus faible qu’on ne le pense.
L’une compte des millions de fans à travers le monde tandis que l’autre agace et effraie. Et pourtant, la différence entre abeille et guêpe est bien plus faible qu’on ne le pense.
D’un côté, des ruches qui prolifèrent, de l’autre la bombe d’insecticide toujours à portée de main. Pourquoi avons-nous une relation si diamétralement opposée avec les abeilles et les guêpes ?
Des scientifiques ont enquêté sur la question dans une étude parue en 2018. Le public international sondé à cette occasion utilise des termes positifs et fonctionnels pour évoquer l’abeille, comme miel, pollinisation ou fleurs. La guêpe se voit quant à elle associée à des mots négatifs et subjectifs tels que piqûre, dangereux ou ennuyeux.
Bien sûr, le miel produit par l’abeille domestique est en partie à l’origine de l’amour – intéressé – dont elle bénéficie. Mais les chercheurs pointent surtout le résultat d’une grande méconnaissance de ces insectes. En premier lieu, les abeilles sont généralement réduites à l’espèce domestique Apis mellifera, souvent considérée à tort comme la principale, voire la seule, pollinisatrice de la planète. De même, les guêpes sont perçues uniquement à travers leurs représentantes sociales jaune et noir pourvues d’un aiguillon venimeux, soit moins de 1 % de leur diversité réelle. Presque tout le monde ignore le pouvoir pollinisateur des guêpes adultes végétariennes et la régulation de nombreux ravageurs qu’elles assurent par leur comportement parasite et le régime carnivore de leurs larves.
Le monde scientifique a sa part de responsabilité dans cette situation. L’analyse de 5 244 publications recensées sur ces insectes révèle que deux tiers traitent des abeilles contre seulement un tiers pour les guêpes. Un fossé qui se creuse à 40 contre 1 si on le pondère par la diversité respective de ces deux groupes.
Parmi les solutions proposées pour rétablir la balance : promouvoir le rôle et la diversité des guêpes dans les écosystèmes par davantage de publications éclairantes sur le sujet. La Revue Salamandre a voulu modestement contribuer à ce défi en invitant chacun de nous à respecter l’immense diversité des insectes et à dépasser le jugement du méchant prédateur – fût-il un peu parasite – et du gentil butineur.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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