© Faune Alfort / Léa Cirotteau (Parole de léa) et Jonathan Feraud

Pourquoi faut-il soutenir les centres de soins pour la faune sauvage ?

Jean-François Courreau, président du Réseau des centres de soins de la faune sauvage en France explique le rôle de ces structures.

Jean-François Courreau, président du Réseau des centres de soins de la faune sauvage en France explique le rôle de ces structures.

Jean-François Courreau Président du Réseau des centres de soins de la faune sauvage en France.

Ce sont les seuls organismes habilités à soigner la faune sauvage, et ce, gratuitement. Par ailleurs, ils ont une très forte action de sensibilisation auprès du public qui amène les animaux blessés. En France, une centaine de milliers d’animaux sont soignés chaque année. Ce sont donc autant de personnes sensibilisées à la vulnérabilité de la faune sauvage et à la responsabilité de l’humain dans ce péril. En outre, les réseaux sociaux des centres sont également actifs et touchent plusieurs millions de Français.

Les animaux recueillis sont-ils systématiquement relâchés ?

Pour les petites structures spécialisées sur les hérissons, par exemple, le taux de succès des soins et des animaux relâchés est proche de 80 %. A l’inverse, les gros centres sont confrontés à des accidents graves, comme les collisions avec les véhicules.
Dans ces cas-là, on compte seulement un tiers de relâchers environ. Ce chiffre peut sembler faible, mais il est expliqué par la gravité des blessures. Il faut savoir que les trois quarts des animaux accidentés le sont du fait des activités humaines.

Le comportement des animaux peut-il être ­influencé par la proximité avec les soignants ?

Oui, c’est une préoccupation permanente des centres de soins qui essaient de limiter le contact avec les animaux adultes. Chez les juvéniles, la proximité existe brièvement durant le nourrissage. Généralement, les jeunes d’une même espèce sont réunis pour qu’il y ait une socialisation intraspécifique. Si ces dispositions ne sont pas prises, on parle alors d’animaux familiarisés ou **d’imprégnation***. C’est pour cela qu’on lutte contre l’accueil d’animaux chez les particuliers, qui ne sont pas équipés ni formés pour prendre ces précautions.

*Imprégnation

nom f. Trouble du comportement d’un animal sauvage ayant été trop au contact d’êtres humains et n’en ayant plus peur. L’animal rencontre alors parfois des difficultés à vivre seul dans la nature, ce qui entraîne fréquemment sa mort.

Combien y a-t-il de centres de soins et ont-ils assez de ressources ?

Il y a une centaine de centres en France, qui accueillent entre 100 et 7 000 animaux chacun par an. Mais ils manquent chroniquement de moyens. Les financements sont surtout assurés par les particuliers et les mécènes. Nous estimons que les centres doivent se débrouiller avec 50 euros par animal par jour, alors qu’un séjour moyen dure environ cinquante jours. Avec cette somme, il faut payer les salaires, les médicaments, etc. Il faudrait atteindre 150 euros pour fonctionner de façon très professionnelle. Les pouvoirs publics commencent à prendre conscience de l’intérêt de ces structures, notamment dans la collecte de données sanitaires. C’est une piste pour de futurs financements.

Couverture de La Salamandre n°276

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 276  Juin - Juillet 2023
Catégorie

FAQ nature

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