Pourquoi les chauves-souris se suspendent la tête en bas ?

La réponse de Aline Wuillemin, Chiroptérologue au Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris, à Genève.

La réponse de Aline Wuillemin, Chiroptérologue au Centre de coordination ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris, à Genève.

Pour exploiter des surfaces qui ne sont pas utilisées par d’autres animaux. Cela leur permet d’avoir accès à des gîtes spacieux, et puis elles sont relative­ment à l’abri des prédateurs. Les espaces dégagés où elles s’abritent sont aussi de super tremplins d’­envol. S’envoler en se laissant tomber est bien moins énergivore que de décoller à partir du sol.

Est-ce que toutes les espèces s’accrochent par les pieds au plafond d’une grotte ?

Non. Mais une chose est sûre : en Europe, toutes les chauves-souris se reposent la tête en bas. Les rhinolophes adoptent par exemple la position typi­que de l’image qu’on se fait d’une chauve-souris. Les individus se suspendent par les pieds et s’enroulent dans leurs ailes dans un endroit libéré de tout obstacle. Même leurs petits ont la tête à l’envers : ils se tiennent à de fausses mamelles au niveau de l’aine de leur mère. En revanche, d’autres espèces de chauves-souris ne s’accrochent pas par les pieds au plafond. Les pipistrelles se glissent dans des endroits plus restreints, confinés. Selon l’angle de la fissure, elles vont être plus ou moins à la verticale, mais toujours la tête vers le bas.

Le sang ne leur monte pas à la tête ?

Non. Les chauves-souris ont un cœur proportionnellement trois fois plus gros que celui des autres mammifères terrestres. Le système de pompage est donc beaucoup plus efficient pour éviter la stagnation. Elles ont aussi des valves qui font comme des petits paliers pour contrecarrer l’accumulation sanguine.

Quel est leur secret pour rester accrochées des heures durant ?

C’est vraiment une évolution spécifique qui leur permet cette particularité. Au niveau de la patte, les chiroptères* ont un tendon qui s’active dès que l’individu se suspend. La chauve-souris reste accrochée sans aucun effort. C’est purement mécanique et cela ne nécessite aucune contraction musculaire. Il est même possible de trouver des chauves-­souris mortes, mais encore accrochées à leur support. Pour pouvoir repartir, ces mammifères volants mettent une impulsion de vol pour prendre de la hauteur et relâcher la pression sur la patte, ce qui déverrouille le tendon.

*Chiroptères

nom m. Appelés couramment chauves-souris, les chiroptères sont un ordre de mammifères qui regroupe plus de 40 espèces en Europe. Parmi les mammifères du continent, il s’agit de l’ordre le plus diversifié après les rongeurs. Les chauves-souris possèdent toutes des membranes alaires tendues entre les doigts de la main. Seul le pouce est libre.

Un grand rhinolophe suspendu dans une cavité. Des gouttes formées par condensation sont visibles sur ses ailes. / © Christophe Perelle / Biosphoto

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Couverture de La Salamandre n°284

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 284  octobre - novembre
Catégorie

FAQ nature

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