Pourquoi les fenêtres sont-elles une menace pour les oiseaux ?
Hans Schmid, responsable de la section Surveillance de l’avifaune à la Station ornithologique suisse de Sempach nous en explique les raisons.
Hans Schmid, responsable de la section Surveillance de l’avifaune à la Station ornithologique suisse de Sempach nous en explique les raisons.
Hans Schmid
Responsable de la section Surveillance de l’avifaune à la Station ornithologique suisse de Sempach
“Les bâtiments mais aussi les abribus, murs antibruit, paravents ou balustrades de balcon sont des pièges potentiels.
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Les surfaces vitrées constituent un double piège pour nos amis à plumes : la transparence laisse entrevoir le décor derrière la vitre et la réflexion renvoie l’environnement proche comme un miroir. A l’exception des rapaces nocturnes, la plupart des oiseaux ont les yeux situés sur les côtés de la tête, ce qui limite leur vision stéréoscopique (voir ci-dessous) Leurs capacités visuelles ne leur permettent pas de reconnaître le verre comme un obstacle. Même la nuit, le danger est réel car les oiseaux migrateurs peuvent être attirés par nos lumières. Les bâtiments mais aussi les abribus, murs antibruit, paravents ou balustrades de balcon sont des pièges potentiels.
*Stéréoscopique
adjectif
Se dit d’une vision permettant la perception des reliefs et distances là où le champ visuel des deux yeux se rejoint. La plupart des oiseaux ont des globes oculaires situés sur les côtés de la tête qui leur assurent un champ de vision très large. Cela leur permet de se nourrir tout en surveillant l’arrivée éventuelle d’un prédateur. En revanche, le faible recoupement des deux champs visuels limite leur aptitude à détecter les obstacles transparents.
Connaît-on l’impact de ces accidents sur les populations d’oiseaux ?
Ces collisions provoqueraient en Suisse la mort de plusieurs millions d’oiseaux chaque année. Les cadavres étant rapidement emportés par des chats, renards, corvidés ou autres charognards, l’ampleur du problème est sous-estimée. C’est pourtant un danger important et une menace significative pour certains oiseaux.
Lesquels en particulier ?
Plus de 130 espèces sont concernées. Les pics, roitelets, bouvreuils et martins-pêcheurs sont parmi les plus affectés.
Comment éviter chez soi de telles collisions ?
Il existe des moyens simples et peu coûteux. L’installation de rideaux ou de stores à lamelles limite les risques. On peut aussi tendre à l’extérieur des fils de nylon blanc d’un diamètre de 3 mm espacés d’une dizaine de centimètres ou coller sur les vitres des bandes adhésives prévues à cet effet. En revanche, les silhouettes de rapaces vendues dans le commerce ne sont pas efficaces. Pour les balcons et autres parois où la transparence n’est pas forcément nécessaire, l’utilisation de verre opaque ou d’une sérigraphie est à privilégier. N’hésitez pas à nous contacter (glas@vogelwarte.ch), nous vous conseillerons volontiers pour tout problème rencontré sur un bâtiment existant ou au moment d’envisager une nouvelle construction.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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