© Miljko / istock (photomontage Jean-Luc Wisard)

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L’orchestre des animaux

5 animaux qui communiquent en tambourinant

Frapper du poing sur la table ou se taper la tête contre les murs, autant de méthodes brutes mais efficaces pour produire un son dans la nature.

Frapper du poing sur la table ou se taper la tête contre les murs, autant de méthodes brutes mais efficaces pour produire un son dans la nature.

Les premières voix animales étaient sûrement des petits chocs subaquatiques insignifiants, peut-être des claquements fortuits de valves de mollusques. Et puis un jour, des crustacés ont commencé à frapper leur carapace avec leurs pinces pour communiquer. Même les poissons, que l'on dit muets comme des carpes, s'y sont mis eux aussi. Les grondins par exemple, fidèles malgré eux des ventes à la criée, grondent du ventre. Pour cela, ils frappent leur vessie natatoire avec un muscle lorsqu'ils sont mécontents ou blessés. Chez la truite de mer, le même instrument interne est utilisé par les mâles pour courtiser. Qui a qualifié l'océan de monde du silence ?
Aujourd'hui encore, beaucoup profitent de cette eau qui vibre si bien. Les phoques en parade claquent la surface de leurs nageoires. Ils avertissent aussi bien les congénères en plongée que ceux étendus sur la plage. Idem pour le castor : un coup de queue sur l'eau effraie l'intrus tout en avertissant du danger sa petite famille.
Beaucoup plus humble, le gerris tapote sur la mare. Souvent prise à tort pour une araignée d'eau, cette punaise aquatique joue du rythme pour se faire comprendre : rapide pour éloigner un mâle rival, lent pour attirer une femelle. Incroyable !
Près de neuf insectes communicants sur dix utilisent les percussions et les vibrations. C'est qu'en frappant un solide ou de l'eau, plutôt que de hurler dans l'air, ces bestioles diffusent un message qui se propage quatre à cinq fois plus vite.

La nature joue du tambour
La cigale sait jouer de sa caisse de résonance. / © Emmanuel Boitier

Coups de tambour

Pour jouer la plus puissante musique des insectes, les cigales ont des cymbales déformables sur le premier segment de leur abdomen amplificateur. 70% du corps de cet animal cacophonique est dédié à la production de son.

La nature joue du tambour
Pic épeiche en train de tambouriner. / © Christian Cabron / Bios

Coups de maître

Quand on est pic épeiche, équipé de muscles vigoureux et d'un bec solide, on peut pousser l'art de la percussion jusqu'au bout pour parader. Un bois dur et creux qui résonne bien et voici une magnifique cascade sonore qui porte à plusieurs centaines de mètres.

Coups de tête

Le mâle de grosse vrillette donne des coups de tête réguliers contre le bois pour attirer la femelle. Rarement démasqué dans les charpentes, ce petit coléoptère a suscité mystère et angoisse au point d'être appelé horloge de la mort.

La nature joue du tambour
Grosse vrillette mâle prête à taper la tête sur cette écorce. / © Henrik Larsson - Fotolia

Coups de bide

Certaines araignées, comme la lycose, tapotent de leur pédipalpe ou de leur abdomen la surface sur laquelle elles se tiennent. Sur des feuilles sèches qui résonnent bien, ces tambourinages peuvent être audibles. Ce type de communication sonore est surtout connu chez les espèces qui ne font pas de toile.

La nature joue du tambour
© Miljko / istock (photomontage Jean-Luc Wisard)

Coups de vessie

A la différence des bruits sous-marins fortuits des oursins ou de certains crustacés, les sons des poissons comme ce grondin servent à communiquer.

La nature joue du tambour
Grondin / © Borut Furla / Bios

Applaudir

Parfois, il faut se débrouiller avec ce que l'on a pour faire du bruit. Comme lorsqu'on frappe dans ses mains par exemple. Les claquements d'ailes nuptiaux du pigeon ramier, de la tourterelle turque ou de l'engoulevent d'Europe en sont de parfaits exemples. Comme la cigogne sachant claquer sans claquette en claquant du bec. Tout est bon pour donner le rythme de la vie.

Pour ravir les oreilles curieuses

Dégustez les séquences audio proposées par Boris Jollivet !

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Couverture de La Salamandre n°227

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 227  Avril - Mai 2015, article initialement paru sous le titre "Prélude pour tambour"
Catégorie

Sciences

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